Le 20 mai 2021
- Scénariste : Mottez, Vincent>
- Dessinateur : Wennagel, Bruno
- Genre : Autobiographie, Historique
- Editeur : Unique Heritage Editions
- Famille : Roman graphique
- Date de sortie : 7 avril 2021
1820, Pacifique Sud, île de Saint-Hélène. Napoléon Bonaparte, empereur déchu des Français, est tenu en exil depuis maintenant cinq ans. Aux portes de la mort, il se remémore avec vivacité les dates les plus marquantes de sa vie.
Résumé : C’est depuis 1815 que Napoléon Bonaparte, dit Napoléon Ier, empereur des Français, vit reclus sur un l’îlot rocailleux de Sainte-Hélène, perdu au milieu du Pacifique Sud. Étroitement surveillé par les Anglais, ses ennemis de toujours, il est, cinq ans plus tard, rongé par la maladie et surtout l’amertume. Lui qui a tant donné à la France, lui qui, parti de rien, a tout conquis, tout réformé..., il se retrouve désormais seul et dépouillé de ses honneurs. Mais pas de ses souvenirs ! A l’article de la mort, il se remémore en un long monologue intérieur les grands épisodes de sa vie, des plus glorieux aux plus infamants.
Via une confession fictive, Bonaparte retrace ainsi lui-même son destin, à travers une vingtaine de dates, depuis sa naissance à Ajaccio en 1769 jusqu’à sa mort en 1821 à Sainte-Hélène.
Avec nostalgie Il narre sa carrière militaire et politique, les échelons gravis grâce à ses principaux coups d’éclat que sont ses campagnes d’Italie et d’Égypte, puis le tournant du coup d’État de 1799 qui le placera seul au sommet du pouvoir.
Il relate aussi avec panache son sacre en tant qu’empereur des Français en 1804, puis la conquête de l’Europe qui a suivie, appuyée sur de glorieuses victoires, dont Austerlitz est la plus marquante.
Bonaparte explique avec fierté comment il a relevé la France de la ruine en la dotant d’une administration saine et efficace grâce à de nombreuses réformes, qui subsistent encore de nos jours : le Code civil, le Conseil d’État, la Banque de France, les préfets, les lycées... sont nés à son initiative.
L’empereur évoque enfin, non sans amertume, ses défaites et ses échecs, comme le désastre de Trafalgar ou l’excessive et désastreuse campagne de Russie , mais aussi sa chute face à des pays européens toujours plus coalisés, et dont le point final sera la bataille de Waterloo en 1815.
Bien entendu, il n’oublie pas de convoquer l’esprit des personnes qui ont marquées sa vie : ses compagnes, Joséphine de Beauharnais et Marie-Louise d’Autriche, ses fidèles maréchaux, tels que Lannes, Murat ou Ney, mais aussi ses adversaires, au premier rang desquels figurent le redoutable amiral Nelson et le duc de Wellington.
Vincent Mottez, Bruno Wennagel / Unique Heritage Editions
Le 5 mai 1821, Napoléon Bonaparte rendait son dernier souffle. 2021 marque ainsi le bicentenaire de sa mort et nombre d’événements et de publications lui sont donc consacrées cette année. Bien que le personnage puisse aujourd’hui être sujet à controverses, il n’en reste pas moins que l’autoproclamé « empereur des Français » a marqué l’histoire de la France et de l’Europe, tant par sa vie extraordinaire que par ses nombreux legs. Il suffit d’ailleurs de lire quelques-uns des patronymes et toponymes mentionnés ci-dessus, qui sont aujourd’hui autant de noms de rues, d’avenues, de places... pour comprendre que l’héritage napoléonien est environnant.
C’est dans l’optique de raconter cette vie extraordinaire que Vincent Mottez, au récit, et Bruno Wennagel, à l’illustration, publient Moi, Napoléon.
L’ouvrage prend le parti de placer le natif de Corse en tant que narrateur (le texte est à la première personne du singulier), lui conférant un ton autobiographique. Le style narratif employé est d’ailleurs très convaincant et parvient à faire ressortir avec justesse le caractère que l’on s’imagine être celui de Napoléon : à la fois intelligent, téméraire et tenace, animé par la flamme patriotique, mais aussi opportuniste, orgueilleux et un brin condescendant.
La vingtaine de dates sélectionnées correspond à autant de chapitres, lesquels sont entrecoupés par des dessins dont l’inspiration et le style sont clairement à rechercher du côté des comics américains.
Vincent Mottez, Bruno Wennagel / Unique Heritage Editions
Il est difficile de catégoriser Moi, Napoléon tant l’ouvrage est hybride. Tout à la fois autobiographie, roman, bande dessinée ou frise chronologique, c’est peut être la qualification de « roman graphique » donnée par l’éditeur qui correspond probablement le mieux. Mais pas tel que les adeptes du Neuvième Art l’entendront stricto-sensu puisque les cases de BD, bien que très réussies, sont peu nombreuses, courtes et n’ont pas de réelle plus-value.
Aussi, même si c’est sans sans doute une gageure de réussir à condenser toute la vie de Bonaparte en une centaine de pages (dont la moitié d’illustrations), il aurait été appréciable d’avoir davantage d’éléments contextuels entre les chapitres. En effet, certaines d’entre eux requièrent de bien connaître l’histoire de la France, et plus particulièrement la période agitée de la Révolution, pour comprendre exactement de quoi l’Empereur parle.
Moi, Napoléon est un excellent ouvrage pour appréhender la vie de Napoléon Bonaparte. Labellisé « 2021 Année Napoléon », il est clairement à destiner aux adolescents ou aux adultes qui souhaiteraient avoir une première approche du personnage. Le ton employé est une vraie réussite et donne l’impression que le Grand Général s’adresse lui-même au lecteur. Les illustrations qui parsèment le récit offrent une respiration dans la lecture et rendent le livre plus ludique qu’une biographie classique.
Au final, il s’agit d’un objet idéal pour entrer dans l’Histoire et donner envie d’en apprendre davantage. Il faut d’ailleurs signaler que l’éditeur, Unique Heritage Editions, a associé la sortie de Moi, Napoléon à une série de podcasts qui permet justement d’aller plus loin (disponible sur les plateformes habituelles – Spotify, Deezer, Apple podcasts, Acast...).
150 pages - 22,90 €
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Galerie Photos
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