Indiscrétions
Le 29 avril 2012
Inspiré des comédies américaines des années 30, Miss Pettigrew séduit par sa modestie et son enthousiasme.


- Réalisateur : Bharat Nalluri
- Acteurs : Frances McDormand, Ciarán Hinds, Amy Adams, Lee Pace
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 25 février 2009

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– Durée : 1h30mn
– Titre original : Miss Pettigrew lives for a day
Inspiré des comédies américaines des années 30, Miss Pettigrew séduit par sa modestie et son enthousiasme.
L’argument : Angleterre, 1939. Sur un malentendu, Miss Pettigrew, ex-gouvernante à la rue, se voit propulsée dans un Londres aussi glamour que décadent, totalement indifférent à la guerre qui menace d’éclater. Entre défilés de mode, boutiques de luxe et clubs enfumés, c’est une journée inédite qui attend Miss Pettigrew, dont le destin basculera à jamais...
Notre avis : Miss Pettigrew est certainement ce qui s’est fait de plus proche de la screwball comedy, ce genre béni dont L’impossible Monsieur Bébé ou la Dame du vendredi sont les exemples les plus réjouissants, depuis bien longtemps. Lui empruntant ses codes - comique de situation, intrigue romantique, déroulement sur une ou deux journées -, il y puise également son extrême rigueur rythmique, et cette folle impression d’entrer dans un mouvement qui ne retombera plus.
C’est aussi la précision de l’ensemble qui frappe. Celle du casting, d’abord. Au-delà du plaisir toujours intact de retrouver Frances McDormand, c’est aussi à Amy Adams que le film doit sa réussite, transformant un personnage qui aurait pu n’être qu’un ersatz de celui d’Holly Golightly (Audrey Hepburn) dans Breakfast at Tiffany’s en une jeune femme délicieusement vénale et à la superficialité ambigüe.
- © EuropaCorp Distribution
Le soin apporté aux décors, aux costumes, aux couleurs ressort à chaque plan, sans jamais verser dans la démonstration fastidieuse. Car le film se nourrit de son humilité et de son économie de moyens, jouant sur son aspect artisanal, usant de sa musique jazzy pour bien souligner la légèreté de l’ensemble. C’est aussi cette apparente modestie, cette volonté affichée de tirer vers le petit, cette manière de brandir sa frivolité en étendard qui attirent la sympathie. Et c’est enfin elle qui permet, par instants, de mieux surprendre par la beauté de certains cadrages.
Miss Pettigrew navigue donc dans un monde fait de quiproquos et de marivaudages, se promenant avec la même réussite dans la comédie de boulevard que dans la bluette. Le scénario ne cherche jamais à éviter les clichés : il répond aux attentes, provoque les rebondissements attendus, et dès les premières minutes, on connaît la conclusion. Mais sa force vient de ce qu’il le fait en donnant un coup de coude et en faisant un clin d’œil, instaurant avec le spectateur une relation complice. Et s’il souffre vaguement de quelques rares scènes un peu trop explicatives ainsi que d’une dernière demi-heure faisant la part belle à l’intrigue amoureuse, ce sont bel et bien sa finesse et sa malice qui emportent finalement l’ensemble.
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