Mise à prix

Un gros casting et de belles promesses de flinguage pour un thriller en fin de compte totalement fumeux.

L’argument : Stanley Locke (Andy Garcia), directeur adjoint du FBI, envoie ses meilleurs agents, Richard Messner (Ryan Reynolds) et Donald Carruthers (Ray Liotta), à Lake Tahoe. Ils ont pour mission de retrouver Buddy "Aces" Israel (Jeremy Piven), un magicien louche de Las Vegas, et de le protéger de Primo Sparazza, un gros bonnet de la mafia dont on dit qu’il a fait assassiner plus de 130 personnes. Buddy a en effet promis de donner à la justice des preuves contre Sparazza afin de sauver sa propre peau, et la mafia offre un million de dollars pour le faire disparaître. Peu importe qui fait le boulot, du moment qu’il est abattu rapidement. Attirés par l’argent, mercenaires, assassins et tueurs à gages de tous horizons débarquent à Lake Tahoe.

Notre avis : Attention, grosse arnaque. Sous ses couches de frimes promotionnelles à base de Ben Affleck, Andy Garcia et Ray Liotta, entre autres stars à l’affiche, Mise à prix est un des films bourrins les plus cons et les moins impressionnants de ces dernières années. Pire, c’est une entreprise sous-tarantinesque aux accents narcotiques des pires heures de Guy Ritchie. Autrement dit, une bécane rutilante, hurlante et crachant des litres de répliques pseudo-cultes dans un bordel visuel et musical sans doute sponsorisé par Dafalgan.
Avec son scénario ticket de métro, le nouvel opus du pourtant prometteur Joe Carnahan (Narc), faisait espérer une grosse heure et demie de pur divertissement, quelque part entre Ocean’s eleven (pour l’esprit casino, décor du film) et Terminator (pour le nettoyage en gros à base de sulfateuse). Pas de prises de têtes, que du lourd, de la violence classe, de l’action rythmée. Déception. Bourré de tics, pire qu’un clip de Gwen Stefani, Mise à prix se saborde d’entrée de jeux, avec des plans hypernerveux et des arrêts sur images dignes des pires séries télé des années 80. On attendra en fait près d’une heure pour que l’action soit bel et bien lancée. Entre temps, Carnahan fait preuve d’une vulgarité gratuite sous la ceinture, machiste et débilitante. Comble de l’incompétence cinématographique, il finit par inventer un "twist" final sans aucun intérêt, histoire de rendre humain des héros creux, dont on ne sait absolument rien, si ce n’est la taille de leur calibre.
A peine pourra-t-on se réjouir du casting, visiblement des copains de Carnahan venus là faire une pige. Affleck, moustachu, s’en donne à cœur joie, mais ne fait que passer, Garcia semble venu tout droit du plateau de Ocean’s 13, Reynolds ne pèse rien et Liotta joue les flics ténébreux, comme d’habitude. Seules (bonnes ?) surprises, les rappeurs Common et Alicia Keys, pas mal du tout et mignons tout plein en flingueurs sympathiques. Un bilan largement insuffisant pour sauver Mise à prix de la noyade. Heureusement, à l’heure de sa sortie, rares seront ceux qui choisiront de préférer les salles obscures à la plage.