Miraculous, le film - Jeremy Zag - critique

Critique : Depuis le milieu des années 2010, Miraculous, une série originale 100 % made in France, a réussi à s’imposer comme l’un des dessins animés les plus prisés du public national et international, au point de se muer peu à peu en une gigantesque franchise vendant chaque année tout un tas de produits dérivés. Une adaptation au cinéma était donc plus qu’évidente. Depuis l’annonce de sa sortie, nombre de fans l’attendaient avec impatience, avec l’espoir d’y retrouver les ingrédients de la formule gagnante. Espoir plus que déçu, tant ce long-métrage est d’une effarante nullité !

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Ce qui a fait le succès de la série de Thomas Astruc, c’est un savant cocktail d’action, d’humour et d’ironie dramatique (nous savons que Marinette et Adrien s’aiment sans le savoir) sur fond d’intrigues adolescentes et de réflexions sur les émotions. Il n’existe pourtant rien de cela une fois le concept porté sur grand écran, à tel point que l’on se demande si les scénaristes et le réalisateur ont vu le moindre épisode de la série.
On est passé d’un feuilleton super-héroïque vigoureux à une espèce de télénovela insipide. Oubliez la complexité de l’intrigue et des enjeux. On se contentera ici de deux ados en costumes qui combattent des méchants sans charisme et sans motivation. Les personnages secondaires, pourtant d’une importance capitale dans la série, n’existent pour ainsi dire… pas. Il n’y en a que pour Marinette et Adrien, qui ont aussi perdu leur humour et leur répartie. D’un point de vue dramaturgique, rien ne va plus.

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Mais le plus gênant, le plus risible, le plus insupportable, ce sont toutes ces chansons plus nombreuses et plus niaises les unes que les autres. Il y en a tellement (une toutes les dix à quinze minutes) que l’on ne peut s’empêcher d’éclater de rire.
Ces chansons qui ne racontent rien saupoudrent comme du sucre glace la romance à la crème rose bonbon de Marinette et Adrien, bien plus perturbés par leurs petits tourments d’adolescents que par les super-vilains qui terrorisent Paris. Car oui, le film trahit sans scrupule l’ironie dramatique faisant toute la saveur de la série, et qui rend les héros attachants. On ne spoilera rien, pour le principe, mais vous avez sûrement compris où on veut en venir.
Bref, Jeremy Zag livre un chewing-gum cinématographique gnangnan dont la grosse bulle éclate au visage des fans de la première heure de Miraculous. Ladybug et Chat Noir méritaient mieux.