Le 7 juin 2018
- Scénaristes : Mathieu Bablet>, Gax>, Elsa Bordier>
- Dessinateurs : Guillaume Singelin, Mathieu Bablet, Gax, Sourya
- Collection : Label 619
- Genre : Fantastique
- Editeur : Ankama
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 25 mai 2018
- Durée : 1
Midnight Tales T1 réactualise l’antique thème de la sorcière en en faisant un groupe de femmes dotées de pouvoirs magiques et prêtes à défendre le monde contre les forces du mal...
Résumé : Mathieu Bablet écrit une nouvelle série faisant intervenir différents dessinateurs pour illustrer chaque chapitre. Au programme de ce premier tome, quatre récits, une nouvelle et des articles sur les différents sujets évoqués allant des cités englouties à la place des femmes en Inde.
Au départ, on aurait pu s’attendre à des histoires classiques de groupe de sorcières luttant contre le mal. Un truc à la Buffy en BD. Mais Mathieu Bablet nous offre une belle surprise. Si Buffy mettait la barre un peu haute dans le domaine, les Midnight sisters – c’est nous qui les surnommons ainsi - la placent à un niveau bien plus élevé. En un chapitre d’une quarantaine de pages, on découvre quatre jeunes filles attachantes, rompant avec les canons de beauté habituels du genre, et dont les soucis de cœur et de vie ne constituent pas des romances à l’eau de rose et autres bluettes mais soulèvent bien des problèmes de fond et de société qui résonnent en nous. La part belle est faite à l’aventure, mais la rude réalité n’est jamais très loin et toujours très rude.
The Last Dance est un premier morceau très réussi !
The Last Dance illustrée par Singelin.
Le deuxième, Samsara, se déroulant en Inde, nous a surpris. En effet, après la phase de regret de ne plus suivre les quatre héroïnes du premier chapitre, nous avons découvert une folle aventure qui nous a déstabilisé et nous a entraîné totalement. Dure de se remettre de la chute ! Là encore, les problèmes de société rejoignent le fantastique.
Car il faut comprendre que chacun de ces quatre récits se passe en des lieux, à des époques différentes et met en scène des personnages sans autre lien que d’avoir été, d’être ou en passe de devenir des membres de l’ordre de Minuit.
La troisième histoire nous fait reconsidérer la notion d’amitié face, effectivement, à un véritable Nightmare from the Shore ! Là encore on s’attache et là encore on va de surprise en surprise.
La dernière histoire Devil’s Garden est à suivre... Il faut bien nous donner envie – comme si ce n’était pas déjà fait avec les trois premières – de lire la suite ! Mais selon nous, elle manque d’empathie et on ne s’attache pas vraiment à ses deux personnages. Le deuxième arrive trop tard et trop vite et la première semble vivre une aventure au goût de déjà vu. Bon, nous n’avons que douze pages pour ce dernier récit, plus court et ramassé que les précédents.
N’oublions pas l’intrigante nouvelle Avant la tempête d’Elsa Bordier, illustré par Mathieu Bablet, qui en surprendra plus d’un.
Samsara est dessinée par Sourya
Le pari est tenu, nous plongeons dans une histoire de sorcières revisitée et fort agréable à lire. Tension, suspense, fantastique, créatures et magie sont au rendez-vous. Là où nous ne sommes pas vraiment d’accord, c’est sur le côté épouvante. Nous trouvons dommage de présenter cette série sous cet aspect, car on est quand mêle loin des récits morbides et parfois malsains mais souvent horrifiques de Lovecraft !
L’épouvante est désamorcée par le traitement de l’histoire. Les ambiances ne sont pas destinées à appeler la frayeur mais bien l’aventure, l’intrigue, la curiosité et le fantastique. Et ce n’est pas un reproche, car cela fonctionne et accroche vraiment bien. Notre petit bémol est sur cette idée de jouer sur une présentation qui fusionne « l’ésotérisme et l’épouvante Lovecraftienne », nous citons. Si l’ésotérisme, et plus encore, sont au rendez-vous, l’épouvante n’est pas vraiment là. Vous n’aurez aucun problème pour aller dormir dans votre sombre chambre en refermant ce premier tome.
Nightmare from the shore est issu des pinceaux de Mathieu Bablet
Bon, on parle, on parle et on arrive en fin de chronique. Sans même avoir eu le temps de vous évoquer les quatre dessinateurs qui se sont collés avec de très beaux styles graphiques à l’illustration de ces récits courts. On a beaucoup aimé les traits de Singelin et Sourya qui nous ont entraînés dans l’histoire. Le contraste avec Gax et Mathieu Bablet est fort et il faut un temps pour se faire au changement. Mais c’est la puissance des récits multi-dessinateurs, on trouve des talents divers, parfois éloignés les uns des autres, et magiques – ça tombe bien, c’est une série de sorcières -.
Et pour conclure, les articles de Claire Barbes sont aussi intéressants. En bref, Midnight Tale T1 vaut vraiment le détour. Fan de Lovecraft en recherche de sensations traumatisantes, vous ne trouverez probablement pas votre bonheur. Mais mildiou ! Amateurs de fantastique, de sorcellerie, de légendes, de malédictions, de jeunes femmes en quête d’elle-même, de graphismes superbes voire délirants, sautez sur cette BD !
140 pages - 14,90€
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