Le 14 mai 2023
Ce documentaire linéaire apporte plusieurs éclairages intéressants sur la carrière de Michael Douglas, star emblématique des années 80 et 90.
- Réalisateur : Amine Mestari
- Acteur : Michael Douglas
- Genre : Documentaire, Téléfilm, Moyen métrage
- Nationalité : Français
- Distributeur : Arte
- Durée : 0h52mn
- Chaîne : Arte
- Festival : Festival de Cannes 2023
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– Festival de Cannes 2023 : sélection officielle, Cannes Classics
Résumé : Pas facile d’être le fils de son père. Surtout à Hollywood. Surtout lorsque son père a été pendant plus de trente ans l’une des figures majeures du cinéma américain. Fils aîné de l’immense Kirk Douglas, Michael Douglas a mis longtemps à émerger de l’ombre paternelle. En retraçant sa vie tourmentée, ce documentaire nous montre comment Michael, acteur et producteur comme son père, aura dû, tout au long de son exceptionnelle carrière, accepter leur ressemblance pour affirmer sa différence. Le temps de savoir comment devenir Michael quand on s’appelle Douglas.
Critique : Produit par Folamour, et prochainement diffusé sur Arte, ce documentaire fait partie de la sélection Cannes Classics du Festival de Cannes 2023, à l’occasion de la Palme d’or d’honneur qui sera décernée à l’acteur et producteur. Pierre Brasseur et Claude Brasseur, Maurice Tourneur et Jacques Tourneur, Judy Garland et Liza Minnelli, Jean-Pierre Cassel et Vincent Cassel, Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg, mais aussi Johann Strauss I et II ou Auguste et Jean Renoir… Le cinéma (et les arts en général) compte de multiples cas de filiation, qu’on ne saurait réduire au phénomène réducteur des « fils ou filles de », tant il est clair que les enfants de la balle et d’artistes ont été fréquents dans l’Histoire, et que leur destinée ne saurait être réduite à une question de « piston ». À ce titre, ce documentaire linéaire mais élégant, qui rappelle l’ambiance de l’ex-émission de télévision Cinéma, Cinémas, évoque avec clarté le parcours de Michael Douglas, qui a su se faire un prénom malgré la réputation de son père, star légendaire de l’âge d’or de Hollywood de la fin des années 40 au début des années 70. Celui qui aurait pu se cantonner aux délices de la contre-culture des sixties ou à la gloire des séries télévisées (Les rues de San Francisco) a su se faire apprécier en produisant la version filmique de Vol au-dessus d’un nid de coucou (Miloš Forman, 1975), dont l’adaptation théâtrale financée par son père avait été un échec… Et Michael coupe le cordon avec Kirk en lui préférant Jack Nicholson, plus jeune, pour le rôle principal. Le père et le fils restent soudés, et l’amour parental et filial demeure intact ; mais désormais la star est Michael, qui à l’instar du paternel privilégie sa carrière aux liens familiaux.
- Michael Douglas © Folamour
Il n’en reste pas moins que Michael Douglas acteur a une image encore trop commerciale, ce que confirme sa prestation dans des productions telles qu’À la poursuite du diamant vert (1984) de Robert Zemeckis. Il faudra attendre Wall Street (1988) d’Oliver Stone pour que ses qualités dramatiques soient reconnues, et de surcroît pour un bon film, une performance qui lui vaudra l’Oscar que n’a jamais obtenu son père. Dès lors, Michael Douglas devient un comédien respecté et en même temps bankable, tout en peaufinant un personnage de séducteur fragile, avec des succès comme Liaison fatale (1987) d’Adrian Lyne et Basic Instinct (1992) de Paul Verhoeven. Mais des problèmes de drogue puis, plus tard, un cancer, ralentissent son activité, malgré les réussites de Traffic (2000) et Ma vie avec Liberace (2013) de Steven Soderbergh. Le documentaire alterne avec habileté propos de la star recueillis par Armine Mestari, documents d’archives et brefs extraits de films. On aurait aimé cependant un peu moins d’anecdotes (au demeurant réjouissantes) et un peu plus d’analyse du jeu de l’acteur et de sa persona. Il est en outre dommage que certaines œuvres aient été occultées, comme le méconnu Morts suspectes (1978) de Michael Crichton. Et le métrage n’ose pas aller trop loin sur le plan de la comparaison entre la filmographie et les capacités dramatiques du père et du fils. Pour ce qui nous concerne, Kirk Douglas restera davantage dans les histoires du cinéma par un registre plus étendu et surtout une liste de films plus impressionnante, sous la direction de Mankiewicz, Curtiz, Minnelli, Hawks, Fleischer, Kubrick, Kazan ou Aldrich, quand Michael n’aura pu compter que sur Stone, Verhoeven et Soderbergh.
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