Le 4 mars 2019


- Scénariste : Sylvain Ferret >
- Dessinateur : Sylvain Ferret
- Collection : Conquistador
- Genre : Fantastique
- Editeur : Delcourt
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 9 janvier 2019
- Durée : T.1
Enquête entre fantastique, mystique et poétique dans un Paris uchronique
Résumé : Stanislas est détective et inventeur, à ses heures perdues... qui sont nombreuses. Son colocataire et ami Joseph, médecin, lui déconseille d’enquêter sur une affaire de jeune femme disparue, et pourtant les voici à décortiquer plusieurs autres disparitions. Les liens se resserrent et très vite, l’enquête va devenir une quête de sens et de réalité...
Derrière une magnifique et énigmatique couverture se cache une histoire non moins profonde et viscérale, avec pour scène un Paris industriel sans être steampunk.
Dans un univers où se croiserait Zola et Poe, c’est un duo qui n’est pas sans rappeler le héros de Conan Doyle et son acolyte, avec cette même ambiance que l’on retrouve dans l’adaptation de Guy Ritchie. C’est à dire un fond gris, un peu sale, avec cette mauvaise impression que l’homme est hélas prêt à tout, par cupidité ou génie proche de la folie. Ainsi, lorsque le récit bascule dans une sorte d’uchronie un peu fantastique, où les méchants ont la peau et les doigts dentelés, le lecteur n’est pas surpris, et se fond dans les recoins et les inventions d’un passé en avance sur notre futur. Et comme les deux héros ont l’air d’avoir un charisme honnête et un tempérament aventureux, la série promet de belles suites en perspective.
Alexie Durand, Sylvain Ferret / Delcourt
Le dessin ne boude pas ce côté symbolique, avec le Spleen de Paris en fond et les ravages du réel sur les corps. Entre des précisions chirurgicales du côté de la morgue et les apparats clinquants d’un bal, le juste milieu se trouve être dans les bouges, les faubourgs pauvres et les chambres de bonnes qui sont le décor permanent de l’intrigue, du moins pour ce premier opus. L’idée de donner un côté poétique à la décomposition ramènerait une fois encore à une transposition de Thérèse Raquin, qui aurait croisé la route du Régulateur de Corbeyran et Moreno.
Alexie Durand, Sylvain Ferret / Delcourt
Visuellement original et soutenu par une intrigue remarquable, Métamorphoses 1858 se paie le luxe d’avoir un côté poétique très XIXe siècle, alors qu’il adopte la voie de l’uchronie. Une série à découvrir, et qui ne semble guère figée.
66 pages - 15,50€