Mes années 80 - La chronique BD

Résumé :
Sean Chuang est un réalisateur taïwanais, qui a comme hobby la bande dessinée. En un diptyque mêlant humour, nostalgie et introspection, l’auteur prouve qu’il est également à l’aise un crayon en main. Pour ceux qui sont nés ou ont grandi dans les années 1980, ce livre est un petit délice, pour le reste une belle découverte !

© Akata

Notre avis :

Disons le tout de suite, Sean Chuang n’est pas un mangaka classique. En vérité, son style graphique y ressemble, mais le trait est moins épuré, plus brouillon, moins symétrique, plus charmant aussi en un sens. Ensuite, son style narratif fait beaucoup penser au style du carnet de notes d’auteurs comme Trondheim, Boulet ou Sfar. Des anecdotes lâchées avec une mini morale finale, des flashback de vie personnelle agrémentés de commentaire ironiques, une aisance dans le dévoilement de soi et dans la restitution d’endroits aujourd’hui rasés. Les chapitres se penchent à chaque fois sur un thème différent mais reprennent une idée commune : raconter le quotidien d’un gamin de Taïwan dans les années 80, en n’hésitant pas à dépasser des deux côtés pour passer de l’adolescence aux débuts de l’âge adulte, de l’école à la colocation...

Pas de déroulé chronologique ou de thématiques particulières, les deux tomes sont des ensembles sans organisation mais pas sans saveur. Libre au lecteur de n’acheter qu’un tome sur deux, de sauter quelques chapitres ou de les lire au compte-gouttes, les livres donnent à voir autant d’histoires originales et toujours vivantes. L’humour est très présent, tout comme une certaine introspection. On retiendra par exemple les jeux d’extérieur, qui consistaient pour certains à martyriser des animaux. Une enfance livrée sans concession, pas forcément brillante ou éblouissante, mais souvent amusante. Les passages pour avoir de la littérature ou des vidéos pornographiques sont en ce sens assez proches du Petit Spirou par exemple...

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Abordant différents thèmes allant des objets technologiques aujourd’hui obsolètes (VHS, cassettes audio...), la naissance de la culture geek (bornes d’arcade, films cultes...) jusqu’aux anecdotes scolaires et du service militaire, c’est un fourmillement d’informations qui parvient jusqu’au lecteur. Un fourmillement qui ne peut faire que des heureux : car les fragments de vie Sean Chuang sont soit des éléments intemporels et universels qui ont ravi les enfants de toute la planète, soit des petites archives de la vie à Taïwan, une autre culture de l’autre côté de la planète, soit un régal pour les curieux. Mes années 80 sont à la fois des notes qui parlent à tout le monde et qui apprennent quelque chose à chacun.

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