Stupid family
Le 28 juin 2015
La suite accidentelle du cultissime Massacre à la tronçonneuse. Une pseudo comédie gore ramollie du bulbe, pur produit opportuniste de l’ère Cannon.
- Réalisateur : Tobe Hooper
- Acteurs : Dennis Hopper, Bill Moseley, Jim Siedow, Caroline Williams
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Cannon France
- Durée : 1h29mn
- Box-office : 150.000 entrées France / 25.643 entrées P.P. / 8M$ (recettes USA)
- Titre original : The Texas Chainsaw Massacre 2
- Âge : Interdit aux moins de 16 ans
- Date de sortie : 21 janvier 1987
- Voir le dossier : Massacre à la tronçonneuse, Cannon Films
- Festival : Avoriaz 1987
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L’argument : Au Texas, deux jeunes gens sont retrouvés morts dans leur voiture, massacrés à coups de tronçonneuse. La police tente de faire passer cette affaire pour un banal accident d’automobile. Mais, les victimes étant en contact téléphonique avec une animatrice de radio au moment du crime, celle-ci a pu en enregistrer la "bande-son"...
Notre avis : Douze années après son chef d’œuvre traumatique considéré encore aujourd’hui comme l’un des films d’horreur les plus influents et importants de tous les temps, Tobe Hooper, poussé par les nababs de la société de production Cannon Films, se lançait dans une suite qui tient plus de la farce gore grand-guignolesque que d’un nouveau choc asséné par le cinéaste issu de la vague contestataire des 70’s (l’affiche qui vient parodier sans scrupule celle du teen movie The Breakfast Club donne déjà un aperçu du virage entrepris).
Pris à contre pied, le public ne suivra pas. Le revers est sans appel aux USA avec seulement 8M$ de recettes pour un budget estimé à 4.7M$ alors que le premier avait rapporté 30M$ sur son sol pour une mise de départ environ dix fois inférieure. La critique est assassine et le film passe même relativement inaperçu lors de sa présentation hors compétition au festival du d’Avoriaz de 1987, là même où le premier Massacre à la tronçonneuse s’était vu décerné le Prix de la critique en 1976.
Copyrights : MGM / Twentieth Century Fox / Cannon Group / Park Circus
À peine remis de l’échec de Lifeforce (1985), Hooper ralliait les freaks dégénérés de l’Amérique profonde en compagnie du scénariste L.M. Kit Carson. À l’inverse du premier volet qui abattait la carte de la suggestion sans grand dépeçage sanglant à l’écran, ce second effort se vautre sans subtilité aucune dans l’explicite le plus outrancier possible. Dès son improbable séquence d’ouverture sous forme de course poursuite automobile entre deux jeunes hommes bien nigauds et une bande de psychopathes armée de tronçonneuses vrombissantes, le film s’étale sur un terrain plus embarrassant que réellement effroyable.
Les effets gores, nombreux, œuvre du maquilleurs Tom Savini, sont néanmoins d’une efficacité salvatrice à l’instar de ce crâne sectionné par la chaîne de l’objet de malheur d’où le sang jailli à foison. La suite n’est qu’un défilé de comédiens cabotins qui bêtifient dans la plus pure tradition des productions Cannon de l’époque. Dennis Hopper endosse l’uniforme de sheriff intrépide vengeur un brin allumé (on le retrouvera pour un final où il croise le fer armé de trois machines-outils !), Caroline Williams celui de la scream queen aux cris hystériques interminables et donc agaçants, enfin mention spéciale aux membres de cette famille de barjots texans nullement indisposée à en faire des caisses dans un registre d’humour noir stupide et graveleux.
Copyrights : MGM / Twentieth Century Fox / Cannon Group / Park Circus
Certaines séquences virent même gratuitement au salace pénible, avec pour en témoigner la première rencontre entre Stretch (Caroline Williams) et "tronche de cuir" dans la station de radio. La tronçonneuse y adopte comme un air de substitut phallique plus grotesque que perturbateur. Sans succès, Hooper va même jusqu’à réitérer sa scène de la victime attablée puis brutalisée par le grand-père au marteau. Mais par dessus tout, et c’est bien là où le bât blesse, sans jamais retrouver le regard cinématographique bienveillant qui avait fait la réussite de cette séquence marquante du premier Massacre à la tronçonneuse.
Ce qui apporte une plus-value au film va concerner les décors, notamment celui du parc d’attractions désaffecté, lieu de retranchement de la "Leatherface family". Un garde-manger insalubre et poisseux tapissé d’ossements et recouvert de membres humains pourris pendus dans tous les coins (Comme dans Massacre dans le train fantôme du même Tobe Hooper, ces ornements et atmosphères ont par ailleurs grandement inspiré le réalisateur et chanteur Rob Zombie pour sa fameuse Maison des 1000 morts). Les rares survivants se quittent malheureusement sur un final bâclé où l’on tronçonne à tout va.
Ecrit à l’emporte-pièce, Massacre à la tronçonneuse 2 est donc bien loin de rééditer l’exploit du premier volet. Pris comme une comédie gore ramollie du bulbe, le film peut toutefois engranger quelques partisans très portés sur le second degré.
Affiche : Landi - Copyrights : 1986 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc, All Rights Reserved
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