Le 22 février 2021
L’ombre de Miyazaki plane tout le long du nouveau film de Hiromasa Yonebayashi. Il faudra certainement du temps au studio Ponoc pour trouver sa véritable identité cinématographique. Mais pour ça, il a toute notre confiance.
- Réalisateur : Hiromasa Yonebayashi
- Genre : Animation, Manga
- Nationalité : Japonais
- Distributeur : Diaphana Distribution
- Durée : 1h42mn
- Date télé : 22 février 2021 22:15
- Chaîne : OCS Max
- Titre original : Meari To Majo No Hana
- Date de sortie : 21 février 2018
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Résumé : C’est l’été. Mary vient d’emménager chez sa grand-tante dans le village de Manoir Rouge. Dans la forêt voisine, elle découvre une fleur mystérieuse qui ne fleurit qu’une fois tous les 7 ans. On l’appelle la "fleur de la sorcière". Pour une nuit seulement, grâce à la fleur, Mary possèdera des pouvoirs magiques et pourra entrer à Endor, l’école la plus renommée dans le monde de la magie, qui s’élève au-dessus du ciel, au-delà des nuages. Le secret de la fleur de la sorcière se révèlera à elle petit à petit…
Critique : Après le fantaisiste Arrietty, le petit monde des chapardeurs, et le très sensible Souvenirs de Marnie, Hiromasa Yonebayashi présente son troisième long-métrage, qui est aussi le premier du studio Ponoc, fondé par d’anciens collaborateurs du studio Ghibli. Voilà sans doute pourquoi l’univers de Mary et la fleur de la sorcière semble si proche de celui d’un film de Hayao Miyazaki (n’oublions pas que ce dernier était à la fois producteur et scénariste d’Arrietty, premier film de Yonebayashi). L’on découvre ici, dans un scénario assez simple, inégal et cependant efficace, l’histoire d’une petite fille aux cheveux roux vivant chez sa grand-tante, dans une maison ancienne à la lisière d’une forêt mystérieuse, dans laquelle il est tout à fait défendu de pénétrer, car il paraît qu’elle recèle de magie et de sorcellerie. Et bien évidemment, Mary, accompagnée de son nouvel ami Peter, le jeune facteur du village, ne va pas manquer de s’y aventurer. Après avoir découvert, par hasard, une mystérieuse fleur violette ne poussant que tous les sept ans, et un vieux balai coincé sous les racines d’un arbre, Mary s’envole dans les airs… vers l’école de magie Endor.
- Copyright Ponoc
Comme les auteurs de contes de fées, Hayao Miyazaki a le talent unique de faire se rencontrer le monde des humains et celui de la magie. Très influencé par ce maître de l’animation fantastique japonaise, Hiromasa Yonebayashi multiplie les clins d’œil à son œuvre : comme le château de Laputa (Le Château dans le ciel), l’école de magie Endor flotte sur une île dans le ciel ; comme la sorcière Yubaba, Madame Mumblechook, la directrice de l’école, est obnubilée par le pouvoir et la magie, avide d’en percer tous les mystères et d’en maîtriser toutes les techniques (quitte à user de méthodes peu éthiques) ; comme la Princesse Mononoké et Nausicaä de la vallée du vent, Mary vient au secours des élèves de l’école – sur lesquels ont été pratiquées des expériences de mutations génétiques avec des animaux afin de potentiellement renforcer leurs pouvoirs magiques – à dos d’animaux sauvages ; enfin, comme dans Conan le fils du futur, Porco Rosso et Le Château ambulant, Mary et la fleur de la sorcière est un film grouillant de machines et technologies magiques et futuristes. Un cocktail qu’apprécieront peut-être (on dit bien peut-être) les fans du studio Ghibli.
- Copyright Ponoc
Au-delà de toutes ces références, le film jouit d’une animation techniquement réussie, bien que parfois un peu raide, notamment lorsque Mary tente de domestiquer son balai. Par ailleurs, comme nombre d’animes de ce genre, Mary et la fleur de la sorcière conduit une réflexion habile et particulièrement pertinente dans sa dernière demi-heure sur la biotechnologie et la bioéthique – à l’heure où les scientifiques du monde entier créent de plus en plus d’organismes génétiquement modifiés pour tenter d’avoir la main sur les lois de l’évolution et de la création de la vie.
Divertissant, fantastique et tendant vers une philosophie proche du darwinisme, ce premier long-métrage marque un début confortable pour le studio Ponoc, bien qu’encore largement influencé par l’esprit de Ghibli. Mais n’est-ce pas tant pour lui rendre hommage que pour s’en émanciper ? L’avenir nous le dira.
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