Le 5 juin 2022
Un film tendre sur les péripéties familiales qui manque cependant de panache.
- Réalisateur : Jean-Paul Rouve
- Acteurs : Ludivine Sagnier, José Garcia, Jean-Paul Rouve, Philippine Leroy-Beaulieu, Ramzy Bedia, Anthony Sonigo, Jacques Boudet, Pauline Clément
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : UGC Distribution
- Durée : 1h45mn
- Date télé : 1er mars 2024 22:45
- Chaîne : Chérie 25
- Date de sortie : 28 novembre 2018
- Festival : Festival d’Angoulême 2018, Arras Film Festival 2018
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Résumé : Lola a deux frères : Benoit, qui se marie pour la troisième fois, et Pierre, qui débarque en retard au mariage… Excuses, reproches, engueulades, brouilles, chacun essaye de vivre sa vie de son côté. Benoit va devenir père sans y être prêt. Lola fait la rencontre de Zoher alors qu’elle s’occupe de son divorce. Quant à Pierre, ses problèmes professionnels s’enveniment. Tout dans leur vie devrait les éloigner, mais ces trois-là sont inséparables.
Critique : Après avoir adapté Les souvenirs, Jean-Paul Rouve renouvelle sa collaboration avec David Foenkinos avec qui il crée cette fois un scénario original reprenant les thèmes de la transmission, de la famille et des relations entre générations, à travers le prisme d’une fratrie composée de deux frères et d’une sœur au caractère et au destin opposés. Tout d’abord Pierre (José Garcia) plus doué pour la destruction que la construction et qui, à force de creuser des failles, finira par faire exploser vie professionnelle et vie privée tandis que Benoit, (personnage timoré et peu courageux dans lequel se complaît habituellement Jean-Paul Rouve) se prend les pieds dans une paternité à laquelle il n’est pas préparé ; et enfin Lola (Ludivine Sagnier), une brillante avocate spécialisée dans les cas de divorce, qui ne parvient pas à construire sa vie familiale et tente de faire le lien entre eux tous. Car la caractéristique de ces trois-là, c’est la non communication. Comme le chantait Brel, « chez ces gens-là, on ne cause pas. ». Il leur faudra donc faire preuve d’un minimum d’imagination pour mettre en place une solidarité indispensable à la sauvegarde de ce lien indéfectible de l’amour fraternel.
- Copyright Christophe Brachet
Le thème de la famille a souvent été abordé au cinéma, avec plus ou moins de bonheur. Si celui-ci n’atteint pas la puissance émotionnelle du Ce qui nous lie de Cédric Klapisch, il radiographie avec un soin méticuleux mais néanmoins tendre les grandes joies et les petits travers qui composent chaque vie. Comme lors de ses précédentes productions, l’ex-trublion des Robin des Bois devenu réalisateur continue de déployer une sensibilité douce-amère au service d’une histoire immédiatement identifiable par chacun d’entre nous destinée à nous raconter la vie tout simplement. Pourtant, malgré le talent des comédiens qui les incarnent (José Garcia touchant de pudeur dans cet homme rude tant physiquement que moralement et qui finit par s’ouvrir au point d’en devenir séduisant et de réconcilier avec les autres et lui-même), la consistance insuffisante de ces trois personnages aux sentiments superficiels et aux carences psychologiques trop rapidement révélées annihile toute possibilité d’adhésion.
- Copyright Christophe Brachet
C’est du côté des rôles secondaires que se cache la facétie nécessaire à réveiller cette comédie gentiment ronronnante. La courte scène du vieil homme dans le cimetière apporte une belle note de fantaisie tandis que Pauline Clément, pensionnaire de la Comédie-Française, fait merveille dans le rôle ambigu de la nunuche pas si sotte qu’elle veut bien en avoir l’air. A noter aussi la prestation particulièrement réussie de Ramzy Bedia qui, hors de la fratrie, se coule au millimètre près dans l’habit de cet homme attendrissant à fleur de peau et bourré de charme qui, entre légèreté et tendresse, charmera sans aucun doute une bonne partie du public féminin. La patte de l’écrivain Foenkinos assure la fluidité d’un récit à l’écriture élégante mais sans surprise narrative qui, bien qu’émaillé de quelques réparties soigneusement choisies, n’évite pas les raccourcis scénaristiques faciles. (la rapidité avec laquelle la relation amoureuse entre Zoher et Lola se noue peut laisser sceptique).
- Copyright Christophe Brachet
Si Lola et ses frères manque de force de conviction, il se dégage de sa tonalité totalement dépouillée de perfidie, juste située entre humour et drame, un parfum d’optimisme unificateur à la douceur réconfortante.
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