Premier baiser
Le 2 août 2006
Un premier film fort plaisant sur le premier amour, bourré de détails justes et touchants.


- Réalisateur : Mark Levin
- Acteurs : Josh Hutcherson, Charlie Ray, Bradley Whitford
- Genre : Comédie, Romance, Teen movie
- Nationalité : Américain

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Un premier film fort plaisant sur le premier amour, bourré de détails justes et touchants. Une romance d’été originale, un peu assomée par l’omniprésente voix off de l’enfant personnage et narrateur.
L’argument : A New York, Gabe, onze ans, découvre les sentiments, l’amour, la peine, etc. que provoquent les filles, en l’occurrence Rosemary, douze ans, qu’il fréquente pourtant depuis la maternelle.
Notre avis : Little Manhattan est un film d’enfants pour les adultes, une romance pourtant conjuguée sur le mode comique et frais propre aux œuvres adressées aux bambins, mais qui recèle un indéniable goût de madeleine, celle qui guidait Proust vers ses souvenirs. Manhattan, les parents du jeune héros qui se font et se défont, tout le contexte n’est, pour le spectateur adulte, qu’un décor banal propre aux romances à la new-yorkaises comme il en sort vingt chaque année. Non, le charme de Little Manhattan se trouve dans la description impeccable quoique évidente qu’il fait de l’apparition des premiers émois et de leur déroulement souvent "tragiques".
Peu importe l’agaçante voix off du narrateur, le jeune garçon, omniprésente, bavarde, analysant chacun de ses sentiments trop systématiquement - sans doute pour que les enfants comprennent. Peu importe ces héros redoutablement têtes à claques. Peu importe l’avalanche de bons sentiments et le confort bourgeois inhérents à ce genre de film. On compte, amusé et nostalgique, chaque événement qui nous relie à ces gamins, ces battements de cœur, ces coups de fils qui ne viennent pas, cette lâcheté entre timidité et peur, l’incroyable et innocente sensation d’une main moite au creux de la sienne. Ces petites choses qui font la force des sentiments à l’age où ils sont encore si simples, dénués de la complexité de l’âge adultes, des désirs, de la conscience partielle mais bien présente des sentiments et des attentes de l’autre. Un amour neuf, sans autre crainte que l’inconnu, incroyablement excitant. Un amour qu’on ne retrouvera jamais.
Alors oui, Little Manhattan n’est pas un grand film, juste une modeste comédie sortie au pire moment de l’été, avec pour voisin le monstrueux Pirates des Caraïbes. Il y a pourtant ici bien plus de justesse, de petits pincements de cœur et de suspens - gentiment régressif pour un adulte - que dans l’énorme attraction foraine des studios Disney.