Happiness 2 : la revanche
Le 2 mai 2010
La vraie/fausse suite d’Happiness. Toujours aussi incisif et mordant envers ses congénères, Todd Solondz n’a rien perdu de sa superbe.


- Réalisateur : Todd Solondz
- Acteurs : Charlotte Rampling, Shirley Henderson , Ciarán Hinds, Allison Janney, Michael Lerner
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 28 avril 2010
- Plus d'informations : Le site officiel du film
– Durée : 1h36mn
La vraie/fausse suite d’Happiness. Toujours aussi incisif et mordant envers ses congénères, Todd Solondz n’a rien perdu de sa superbe.
L’argument : 10 ans ont passé après les épreuves qu’a traversées la famille Jordan. Joy, qui découvre que son mari Allen n’est pas encore guéri de ses problèmes d’addiction, aimerait trouver du réconfort auprès de sa mère et de ses soeurs Trish et Helen, mais celles-ci ont leurs propres problèmes. Trish, dont le mari a été arrêté pour pédophilie, tente de retrouver l’amour dans les bras de Harvey, un homme mûr et divorcé. Helen, elle, n’est pas épanouie malgré son succès à Hollywood. Ces différentes histoires, qui remettent en scène certains personnages du film Happiness, posent la question du pardon et de ses limites.
Notre avis : « Une impression de déjà-vu ». Ce sont les premiers mots du nouveau film de Todd Solondz et c’est un clin d’œil malin adressé aux spectateurs familiers de son œuvre. Life during wartime est effectivement censé se dérouler dix ans après les événements de Happiness, second long-métrage de l’auteur. Mais, bien entendu, les choses ne sont pas si simples que ça. Il ne s’agit pas d’une suite logique, si l’on peut dire, puisque certains personnages ont plus vieilli que d’autres, certaines situations ont été modifiées et surtout le casting est totalement différent. Curieux projet donc, qui intrigue au premier abord et entraîne deux types de sentiments contradictoires : soit la déception devant le manque d’inspiration d’un cinéaste qui n’avait pas donné de nouvelles depuis six ans, soit l’admiration devant l’illustration de cette fameuse légende cinéphile qui veut qu’un véritable auteur ne fait que tourner inlassablement le même film.
- © Le Pacte
Finalement peu importe ces deux sentiments puisque le film existe par lui-même et ne nécessite pas le fait d’avoir vu la première œuvre. Le plus important c’est que le cinéma de Todd Solondz ne change pas et continue de faire du bien. Sous des apparences toujours rêches et austères, se cache un petit bijou de comédie vacharde sur les névroses de l’Amérique. La loupe grossissante du cinéaste découvre les tabous, explose les barrières morales et libère le langage (la présence, au détour d’un plan, du « Festin nu » de Burroughs n’est pas anodine) afin d’exposer dans leur nudité la plus crue l’hystérie et l’hypocrisie maladives dont souffrent nos cousins américains. Les personnages sont clairement des archétypes qui s’aiment et se déchirent avec la même violence comme des pantins sado maso. Le principe est simple mais terriblement efficace : grossir le trait, exagérer, pour mieux dénoncer le refoulement et le paraître qui rongent les individus. Cette propension américaine (attention, d’autres civilisations peuvent être concernées) à rechercher la normalité à tous prix, à gommer et taire les tares, est admirablement disséquée par Solondz, comme dans tous ses films précédents.
- © Le Pacte
On décèle tout de même une petite lueur d’espoir, dans ce théâtre de la cruauté, incarnée par le petit Timmy, enfant pas encore entré « dans l’âge ingrat », qui se confronte à la corruption éducative de sa mère et s’en extirpe in extremis pour se réfugier dans un pardon aussi inespéré que salutaire. Rien n’est perdu.
- © Le Pacte
Norman06 2 mai 2010
Life during wartime - la critique
Moins enlevée que Happiness, mais peut-être plus troublante et nuancée, cette fausse comédie est bien dans le style de Solondtz, l’un des auteurs les plus singuliers de l’autre Amérique.
roger w 26 mai 2010
Life during wartime - la critique
Décevant le nouvel opus de Todd Solondz. Effectivement, celui-ci semble avoir perdu sa hargne naturelle et aucun des acteurs qu’il a substitué aux anciens d’Happiness ne tient vraiment la distance. Aussi, assez rapidement, on en vient à s’ennuyer ferme devant cet essai raté pour retrouver l’essence même de ce qui faisait le génie du premier opus.
Frédéric Mignard 28 mai 2010
Life during wartime - la critique
Réchauffée, cette suite bancale cale sur un nouveau casting peu judicieux. On s’ennuie ferme. Mais où est la hargne et la subversion d’Happiness ?