I think I see dead people...
Le 13 juillet 2004
Manque de substance pour une histoire de coïncidences troublantes tirée en longueur et, hélas, souvent risible.


- Réalisateur : Brian Gilbert
- Acteurs : Christina Ricci, Kerry Fox, Ioan Gruffudd
- Genre : Fantastique, Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : M6 Vidéo

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– Durée : 1h36mn
– Titre original : The gathering
Manque de substance pour une histoire de coïncidences troublantes tirée en longueur et, hélas, souvent risible.
L’argument : À Ashby Wake, une petite ville dans la campagne anglaise, on découvre les ruines enfouies d’une église du premier siècle. Le même jour, non loin de là, Cassie, une jeune touriste américaine, se fait renverser par une voiture et perd la mémoire. Hébergée par une famille d’Ashby Wake, Cassie devient la victime d’étranges et terrifiantes visions. She sees dead people ?
Notre avis : On se demande comment un film pareil a pu recevoir le prix du jury au festival de Gérardmer en 2003 alors que des œuvres plus intéressantes (Darkness, Dead end...) en sont revenues bredouille. Grande énigme. D’autant qu’à l’époque, The eye (des frères Pang), un autre film en compétition, exploitait le même filon (une femme qui est assaillie d’hallucinations étranges suite à un bouleversement) avec un style visuel plus assuré. Si, avec son histoire aux troubles coïncidences, Gilbert parvient à instiller une angoisse diffuse, il ne maîtrise pas toujours un scénario creux qui ne repose que sur une seule idée, sorte de clou du spectacle à valeur explicative, imprévu parce qu’on ne le voit pas venir, irritant parce qu’il se fait trop longtemps désirer.
Trop sûr de son coup, Brian Gilbert a voulu jouer au plus malin avec le spectateur. Comme pour combler ce manque de substance, il étire exagérément la durée des plans, louvoie, multiplie les effets tapageurs (gros plans sur les visages) quand ils ne sont pas simplement risibles (les scènes de rêve et les flash-backs sont catastrophiques). Passe encore que Les témoins soit un film souvent grotesque, mais le plus gênant est cette sensation de manipulation ostentatoire qui évoque dans ses pires moments du Shyamalan sous Tranxène. Pierre angulaire de ce cauchemar, Christina Ricci, égale à elle-même, est la seule à insuffler un peu de vie et de mystère à ce film qui en est totalement dépourvu.