Le 21 décembre 2020
Une flottille de lance-torpilles, basée dans le Pacifique, a plutôt la belle vie, jusqu’à l’entrée en guerre des États-Unis contre le Japon, après l’attaque de Pearl Harbour. Les sacrifiés est plus un long métrage qui décrit un groupe humain - un art dont John Ford avait le secret - qu’un réel film de guerre.
- Réalisateur : John Ford
- Acteurs : John Wayne, Ward Bond, Donna Reed, Jack Holt, Robert Montgomery
- Genre : Film de guerre, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Distributeur : MGM / UA France
- Durée : 2h15mn
- Titre original : They Were Expendable
- Date de sortie : 20 avril 1949
L'a vu
Veut le voir
Résumé : 1941 dans le Pacifique, le lieutenant Brickley (Robert Montgomery) et son second le sous-lieutenant "Rusty" Ryan (John Wayne) commandent une flottille de lance-torpille. L’état-major mésestime son utilité stratégique en la cantonnant à des missions d’escorte.
Critique : Entre 1942 et 1945, John Ford, officier de réserve pendant la Seconde Guerre mondiale, outre des documentaires d’actualités, tournera deux films de guerre, tous deux contemporains, basés sur des faits réels et situés dans le Pacifique : le premier, December 7th (1943) relate l’attaque de Pearl Harbour ; et Les sacrifiés, évoque les débuts, dans les Philippines, de la guerre contre le Japon. Il reviendra à la pure fiction avec un western en 1946 : ce sera le splendide La poursuite infernale ("My Lady Clementine").
They Were Expendable est clairement présenté comme une œuvre exaltant l’attitude américaine dans la guerre du Pacifique. D’ailleurs, le nom de John Ford sur l’affiche est suivi, sur l’affiche originale, de la mention "Captain USNR", son grade dans l’armée. Mais le cinéaste ne se contentera pas de répondre uniquement à une commande. Il signera une œuvre personnelle qui s’intègre sans problème à l’ensemble de sa filmographie. Le metteur en scène privilégie les séquences de repas, de préparation des missions, d’hôpital ou encore de périodes de repos, aux scènes de bataille réduites à la portion congrue. De fait, on ne verra jamais un seul Japonais, l’ennemi étant représenté par les bateaux et les avions. Ford réussit, en outre, à mettre la marine américaine à l’honneur, alors que l’histoire relate un épisode de cette guerre qui fut un échec militaire.
Première victoire ("In Harm’s Way") d’Otto Preminger, tourné vingt ans plus tard, parlant des mêmes événements, bien qu’avec un récit différent, adoptera un point de vue comparable (on y retrouvera également John Wayne).
Ici, on assiste plus à une histoire d’hommes confrontés à une épreuve qui les dépasse totalement. John Ford n’a pas son pareil pour décrire un groupe relativement important, tout en donnant à chacun un caractère singulier et reconnaissable, et ce dès les premières minutes.
Si Robert Montgomery est en en tête d’affiche, avec un personnage calme et doté d’un incroyable sang-froid, c’est pourtant John Wayne, sous-lieutenant bouillonnant et un peu fruste, qui retient l’attention. C’est lui aussi qui entamera une relation pleine de tact avec une infirmière militaire (seul rôle féminin conséquent du film), interprétée par Donna Reed.
La mise en scène est parfois signalée comme étant partagée avec Robert Montgomery, ce que ne précisent ni l’affiche, ni le générique. En fait, il a été confié à l’acteur principal la réalisation de quelques séquences vers la fin du tournage, en raison d’un problème de santé rencontré par John Ford.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.