Le 15 novembre 2017
Les mini chroniques de Goscinny font leur retour providentiel en vidéo. De petits sketches mettant en scène nos travers du quotidien, à travers le personnage de Français moyen de Georges Bouchard, et de l’humour de Goscinny au scénario.
- Réalisateur : Jean-Marie Coldefy
- Acteur : Jean-Claude Arnaud
- : L’Atelier d’images
- Durée : 26x13'
- Scénariste : Goscinny, René
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Sortie DVD : le 03/10/2017
Résumé : {Les mini chroniques de Goscinny} est une série produite par TF1 qui se décline en deux saisons de treize épisodes chacune. Chaque chronique dure environ treize minutes. Goscinny au scénario se fend de petits sketches mettant en scène nos travers du quotidien, à travers le personnage de Georges Bouchard. Ce français moyen est interprété avec humour par Jean-Claude Arnaud de la Comédie-Française.
Notre avis : La première saison de ces mini-chroniques a été diffusée sur TF1 en décembre 1976. Elle fut suivie en décembre 1977 de la seconde et dernière saison. La mort de René Goscinny, survenue pendant l’année 1977, explique sans doute l’arrêt de cette petite série.
Chaque épisode s’axe sur un thème, comme « les déjeuner d’affaires », « les cauchemars » ou encore « les touristes » dont René Goscinny nous montre les petits défauts d’une manière drôle et toujours bienveillante. En effet, Georges Bouchard, qui représente le monsieur tout-le-monde de la France des années soixante-dix, est la victime récurrente de ces différentes situations.
- Georges Bouchard rongé par l’inquiétude, interprété par Jean-Claude Arnaud
Georges Bouchard est souvent accompagné de sa femme, parfois de son fils et il a régulièrement maille à partir avec son vieux copain de régiment Mimile ou son patron, Monsieur Duvallon, ainsi que quelques autres têtes revenant de temps en temps.
Toute cette galerie de personnages crée un univers simple où Goscinny joue de l’humour ponctuel mais aussi du gag de répétition. Les éternelles retrouvailles entre Boubouche (Georges) et Mimile finissent par faire rire autant par leur naïveté, par les gags à venir, que par l’absurde répétition des cris de joie de ces deux anciens camarades.
- Jean-Claude Arnaud et Jocelyne Darche, qui incarne la douce Madame Bouchard
Goscinny n’a pas poussé jusqu’à créer un univers narratif complet. Les personnages reviennent d’épisodes en épisodes et nous sont à nouveau présentés, non pas pour ne pas perdre le spectateur, mais bien comme si le passif des mésaventures précédentes n’existaient pas.Ce qui vous donne la possibilité de voir cette série dans le désordre.
Ces vidéos vous replongeront surtout dans la France des seventies. Rappelez-vous, les téléphones à cadran, les policiers en képi, les pattes d’éléphant et tout ce que les plus jeunes n’ont pas connu. Mais les gags aussi datent car en quarante ans, certains d’entre eux ont beaucoup vieilli et vous n’aurez aucune difficulté à deviner les différentes chutes des récits proposés.
La réalisation est d’époque aussi et si vous êtes habitués au rythme rapide des format courts d’aujourd’hui, comme « Kamelott », « Bref, » ou encore « Un gars une fille », vous serez vite désarçonné par la durée des plans, le temps nécessaire à la mise en place, jusqu’au bruitage totalement cartoon que n’aurait pas renié un Tex Avery. Ce rythme de montage surprend d’autant plus quand on se rappelle les BD de Goscinny comme « Astérix » avec Uderzo ou encore et surtout, « les Dingodossiers » avec Gotlib, dont les mises en page et la composition les plaçaient bien en avance sur leur temps. Là, l’image vous ramènera plutôt en arrière dans le passé, par rapport même aux inventives années soixante-dix.
- Mimile (Nono Zammit) complimente Bouchard sur sa bedaine de plus en plus apparente dans l’épisode "Crème et Châtiment" sur les régimes !
Tout cela donne un charme désuet et créera, chez les anciens, une certaine tendresse et une petite nostalgie. Ne fut-ce que par les introductions de chaque épisode. L’occasion de voir (ou revoir) et d’entendre René Goscinny, se mettant en scène à la manière de Hitchcock dans ses « Alfred Hitchcock présente... », nous annonçant le sujet de l’épisode du jour avec un petit sourire distancié et une pointe d’humour que le maître anglais n’aurait pas renié.
Ou encore les apparitions le temps de quelques scènes, par ci par là, d’un futur grand du rire, aujourd’hui disparu, Pierre Desproges.
Et pour couronner tout cela, la musique de Gérard Calvi, rappelant le flipper (élément clé des génériques), se différencie par son originalité autant qu’elle prédit et pose le rythme de la série. Une chose est sûre : avec le temps, quand vous entendrez le cri « Bouchard ! » qui conclut chaque épisode, vous ne pourrez vous empêcher de sourire.
Un mini-bonus vient orner ces mini-chroniques : le reportage de TF1 annonçant la sortie de la série, avec une (trop courte) interview de Jean-Claude Arnaud, la curiosité de revoir Yves Mourousi et le regret de ne pas avoir également une petite rencontre avec Goscinny...
- Jean-Claude Arnaud et Pierre Desproges, dans l’épisode consacré aux Déjeuners d’affaires, vaste programme !
Les fêtes approchant, n’hésitez pas à offrir à vos parents ce coffret de quatre DVD, souvenir d’une autre époque, rencontre impromptue entre le cinéma et la bande dessinée, moment de rire et de mélancolie, témoignage d’un temps révolu. Par contre, réfléchissez à deux fois avant de l’empaqueter pour vos enfants adorés, car cet instantané de l’humour des années soixante-dix pourraient facilement les rebuter.
En attendant, c’est un beau travail d’édition que nous offre l’atelier d’images et une chance, au moins patrimonial, de pouvoir revoir dans de bonnes conditions ces fameuses mini-chroniques où un scénariste talentueux nous croquaient autant dans nos petits défauts que dans notre profonde humanité. Car s’il y a bien quelque chose de totalement absent de cette mini-série, c’est la méchanceté !
Série produite par TF1 qui se décline en deux saisons de treize épisodes chacune. Chaque chronique dure environ treize minutes.
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