Le 3 décembre 2018
Le charme vintage n’est pas seul en jeu : on appréciera ces quatre films, certes inégaux, comme des témoins d’une certaine ambition présente dans la télévision d’antan.
- Réalisateurs : Jean-Marie Coldefy - Jean-Paul Carrère - Marcel Bluwal - Daniel Le Comte
- Acteurs : Pierre Vaneck, Charles Vanel, Georges Géret, Louis Arbessier, Mathilde Casadesus, Guy Tréjean
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : INA éditions
- Durée : 5h36mn
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– Sortie du coffret : le 4 décembre 2018
Résumé : - Liberty Bar : Toute première enquête à la télévision du célèbre commissaire, explorant les bas-fonds d’Antibes pour découvrir l’assassin. - Meurtre au ralenti : Violence et jalousie aux 24h du Mans dans ce petit bijou de film noir à la française. - Le juge et son bourreau : Charles Vanel mène l’enquète sur l’assassinat d’une jeune policier brillant. - Le dossier Chelsea Street : Un jeune architecte londonien est soupçonné d’avoir tué son fils... Un huis clos haletant dans lequel Pierre Vaneck et Guy Tréjan élèvent l’interrogatoire au rang d’œuvre d’art.
Notre avis : Une rareté : la première apparition de Maigret à la télévision, dans une « émission » en direct enregistrée par kinescope. Certes, l’image est médiocre et la réalisation sans doute limitée par les conditions du tournage, mais l’intrigue est dense et, comme souvent chez Simenon, la pâte humaine est pétrie avec infiniment de tendresse ; ce qui intéresse le romancier dans Liberty bar (Jean-Marie Coldefy, 1960, 1h36mn), c’est moins le meurtre et l’enquête que le portrait poignant de Jaja, femme meurtrie au grand cœur sur laquelle le commissaire porte un regard emprunt d’empathie. Mathilde Casadesus l’interprète avec force et Louis Arbessier ne démérite pas en Maigret. Une jolie découverte.
Pour apprécier Meurtre au ralenti (Jean-Paul Carrère, 1959, 1h01mn), il faut oublier les décors visiblement factices et quelques conventions liées aux faibles moyens et aux conditions d’enregistrement. À ce prix, on appréciera un suspense de plus en plus tenace, derrière lequel on reconnaît la patte de Boileau et Narcejac. Certes, le thème des amants meurtriers n’est pas neuf, mais il est renouvelé par un point de vue constamment indirect et le cadre des courses automobiles. Et comme d’autre part la fin sarcastique est plutôt efficace malgré sa théâtralité, ce petit film d’une heure s’avère convaincant.
La qualité de l’image est meilleure pour Le dossier Chelsea Street (Marcel Bluwal, 1962, 1h11mn), huis-clos fondé sur un interrogatoire dont les dialogues très écrits tissent une série de questions qui vont de la réflexion policière à l’interrogation métaphysique. C’est souvent brillant, mis en scène avec élégance, et supérieurement interprété (Pierre Vaneck, Guy Tréjean, Georges Géret, excellents dans leurs registres). On pense lointainement à Garde à vue, tant l’affrontement subtil entre le policier et le suspect est dense et bien mené.
En couleurs cette fois, Le juge et son bourreau (Daniel Le Comte, 1973, 1h48) est le maillon faible du coffret. Trop lente, poussive, l’enquête nébuleuse menée par un commissaire à la santé défaillante peine à intéresser vraiment. L’interrogation morale et un dénouement surprenant n’y suffisent pas, non plus qu’une réalisation assez lourde (les ralentis…), bien que l’interprétation de Charles Vanel soit, à l’habitude, des plus solides.
Les suppléments :
0 Aucun.
L’image :
On est très loin des canons actuels : la précision est médiocre, certains plans charbonneux, et même le plus récent, en couleurs, manque de finesse. Mais il faut tenir compte des conditions et dates d’enregistrement, et être tolérant face à ces raretés qui méritaient bien d’être exhumées.
Le son :
Là encore, les défauts sont évidents : le son souvent épais trahit son origine télévisuelle ancienne. Néanmoins peu de dialogues sont réellement inaudibles.
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