Le 30 juin 2020
Deuxième film de Pierre Richard. On sourit un quart d’heure. Et on s’ennuie le reste du temps. Gags d’une lourdeur indigeste, scénario inexistant : ce divertissement a tout du nanar.
- Réalisateur : Pierre Richard
- Acteurs : Pierre Mondy, Anny Duperey, Jean Carmet, Pierre Richard, Mario David
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Durée : 1h38mn
- Date télé : 30 juin 2020 14:00
- Chaîne : France 3
- Date de sortie : 1er mars 1972
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Résumé : Tout ce que tente Alfred se solde par un échec. Architecte de profession, il voit ses constructions s’écrouler. Un jour, alors qu’il décide d’en finir en se jetant d’un pont, il croise le chemin d’Agathe, une présentatrice TV dépressive. Ensemble, ils se remontent le moral et Alfred se retrouve, un peu par hasard, à la tête d’une équipe de jeu télévisé. La chance va enfin lui sourir...
Critique : Dans son premier long métrage Le Distrait, Pierre Richard avait inventé un type de personnage à la fois lunaire et élastique, qui avait immédiatement intéressé le public. Les malheurs d’Alfred tente de transformer l’essai en 1972.
Dès les premières minutes du film où il folâtre dans les champs en charmante compagnie, le héros reçoit du plomb dans le postérieur, signe que la scoumoune s’invite jusque dans son intimité. Comble de malchance : Pauline sa promise tombe en extase devant la croix du Christ et prend le voile. Pauvre Alfred. Même lorsqu’il tente de se suicider, son entreprise tourne au fiasco et ses maladresses ont un effet contaminant : ceux qui s’avisent de l’aider se retrouvent dans l’eau où il a voulu disparaître en compagnie d’une inconnue dépressive comme lui (la toute jeune Annie Duperey), une ancienne speakerine. Il semble bien que la malchance ait une dimension atavique, les parents du héros étant morts d’une glissade.
Pour sa deuxième réalisation, Pierre Richard joue sur une gamme de comiques avec un bonheur très inégal : assurément, le burlesque lui convient mieux que l’absurde (ainsi, le gag du nom mal orthographié par le policier s’éternise). Mais la tentation d’incarner systématiquement la catastrophe par maladresse ou par guigne configure des situations répétitives et finalement lassantes (un seau d’eau sur la tête, ça va, trois, bonjour les dégâts), d’autant que le scénario est mince comme le fil qui relie Alfred à l’envie de vivre. Le cabotinage débridé des uns et des autres (Mario David, en boxeur narcoleptique, Marco Perrin en coach fanfaron du premier, Pierre Mondy en présentateur ringard) a la légèreté d’un cassoulet. Au fil des minutes, Les malheurs d’Alfred s’enlise dans le nanar le plus patenté. La dernière partie du long métrage, consacrée à un jeu télévisé (Paris contre la province), est un long pensum d’épreuves grotesques que n’auraient pas désavouées les Charlots.
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