Le 17 mai 2021
- Scénariste : Olivier Ka>
- Dessinateur : Marion Duclos
- Genre : Drame
- Editeur : Delcourt
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 24 mars 2021
Lorsqu’un conte urbain vire au drame humain.
Résumé : Dans une petite ville tranquille, la quincaillerie de Marcelin est un endroit incontournable, notamment pour les femmes au foyer qui veulent acheter des gants pour faire la vaisselle ou la cuisine. Étourdissant de gentillesse, son célibat va s’arrêter lorsqu’il rencontre Ginette, fille quelconque aux mains magnifiques…
Et pourtant, le prologue avertissait bien que cette histoire n’allait pas bien se terminer… En effet, en commençant par la fin, la retraite pathétique d’une dénommée Ginette, celle qu’on surnomme « la crabe » à cause de ses mains, qui vit de la charité des commerçants du quartier, on ne se doutait pas de la violence à venir. Sous un dessin joyeux et coloré, cet album livre un récit glaçant, celui de la jalousie, de la maltraitance et de la vengeance, qui partait pourtant si bien… Avec son Marcelin étincelant et sa Ginette, deux personnages aux allures de Shirley et Dino, l’histoire semblait bâtie pour donner un conte d’une période surannée mais au fond assez proche, avec un doux parfum de nostalgie plutôt qu’un relent de violence conjugale. C’est le contraire qui se dessine peu à peu, explorant un peu le passé, gâchant beaucoup l’avenir, une spirale qui engloutit au final ce conte qui peine à se trouver une morale.
Olivier Ka, Marion Duclos / Delcourt
Le dessin lui, semble lutter pour rester au niveau de l’eau calme, et ne pas se noyer dans la violence qui affleure d’abord, puis surgit soudainement et de manière continue. Les têtes jamais bien sérieuses, les couleurs toujours vives, même lorsqu’il s’agit du violet d’un coup ou du rouge de la colère, atténuant à chaque fois des planches qui traitent d’un sujet difficile. Ainsi, les quelques personnages qui montent sur cette scène de comédie y jouent un spectacle tragi-comique, le boucher venant par exemple menacer de découper en saucisse. Presque caricaturaux, ces personnages ont cependant les contours de monsieur ou madame tout le monde, et c’est là finalement la grande leçon de l’ouvrage.
Olivier Ka, Marion Duclos / Delcourt
Farce inquiétante plutôt que joli conte, Les Mains de Ginette sont à l’origine et à la finalité de toute l’histoire, comme si leur beauté initiale ne faisait que retarder la malédiction inéluctable, à la manière d’une tragédie grecque plutôt qu’un fabliau.
104 pages - 16,50 €
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