Les Dessous de Pointe-Noire – La chronique BD

Comment se sortir de la misère ? A cette question, Naomie et Evelyne ont choisi la prostitution. Mais pas n’importe quelle prostitution, elle se chargent de séduire des expatriés. Leur espoir commun : trouver celui qui s’attachera à elle au point de les ramener avec lui en Europe, en tout cas, loin du Congo pour trouver une vie meilleure.
Mais les conditions sont difficiles. Les rencontres, souvent inutiles et parfois douloureuses. Les deux amies réussiront-elles à atteindre leur but ? Rien n’est moins sûr...

L’intrigue se déroule doucement, et le renversement de situation ne surprend pas beaucoup. Mais en-dehors de cette narration, il y a un regard précis sur la société de Pointe-Noire, ville du Congo, ses expatriés, ses locaux, des modes de vie qui s’opposent, fastes des riches et pauvreté des laissés de côté. Au hasard d’un personnage secondaire, quelques explications passent par un dialogue sur cette société. Choix que nous trouvons pas toujours forcément bien judicieux pour exposer des idées ou des données, mais devant le drame du quotidien relaté tout au long de cette BD, nous ne ferons pas la fine bouche.

D’autant que graphiquement, KHP nous livre un récit noir et blanc, ou plutôt gris et blanc, entièrement travaillé au stylo-bille. Oui, le bon vieux Bic qu’on utilisait au lycée pour prendre en note les cours. Il arrive pourtant à créer ainsi des dégradés, des lignes harmonieuses ou des textures denses rendant ce récit visuellement impressionnant.

La BD se finit sur un cahier retraçant le parcours de cet auteur atypique et nous présentant une nouvelle facette de cette BD Africaine fort peu connue en dehors du continent à la Corne.

KHP nous livre avec Les Dessous de Pointe-Noire une histoire intéressante, riche par le focus sur une situation trop méconnue et aussi par le travail graphique d’un auteur prometteur, mais dont la narration comporte encore quelques facilités.