Les chercheurs de trésor . T1- l’ombre de dieu - La chronique BD

En l’an 808, sous le règne du calife Haroun-al-Rashid, la corporation des chercheurs de trésor se réunit secrètement, et décide de prendre en chasse l’homme qui jadis a volé l’ombre de l’un d’eux. Mais ce voleur n’est pas n’importe qui. Il s’agit du Prophète Voilé, puissant et mystérieux bandit qui pourrait bien s’emparer du trône du calife.

Qu’il s’agisse d’un livre autobiographique (L’ascension du Haut Mal) ou de l’expression de son imagination foisonnante, on a l’impression que David B. recommence éternellement le même travail. Expurger encore et encore ces monstres et ces personnages sombres qui forment l’essence de sa créativité, et les plonger dans de grandes batailles. Une tachycardie graphique qui va prendre en charge toutes ces insurmontables angoisses.

David B. est passionné par les contes du monde entier. Avec Les chercheurs de trésor, il évoque les légendes de Perse, d’Arabie, des Balkans ou d’Inde. Il mêle avec talent ces références à ses inventions poétiques, sur un ton parfois léger, parfois inquiétant. La sobriété de sa mise en planches favorise un récit clair et pourtant alambiqué, laissant aux vestiaires les esbroufes de mise en scène. Son dessin est un étrange paradoxe : éclairé du début à la fin soit par le feu (chandelle, forge), soit par la lune, il se sert pour composer ses ambiances voilées des principes simples de l’à-plat et de la ligne claire. Nouvelle preuve des vertus de la simplicité. Ses traits anguleux, ses personnages baroques, ses innombrables divinités, ses chocs de couleurs ou sa barbarie exotique (tortures, armes terrifiantes, batailles apocalyptiques) nous abandonnent avec un sentiment étrange. Celui d’avoir découvert une culture nouvelle.