Le 3 avril 2019


- Scénariste : ZIDROU>
- Dessinateur : Laurent Bonneau
- Genre : Drame
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 6 mars 2019
Les Brûlures plonge le lecteur dans la peau de Nutella, surnom étrange donné à un homme qui aime nager et passe de longues heures à la piscine enfin, quand son métier de policier le lui permet.
Et ce job lui laisse peu de temps depuis qu’on retrouve des cadavres de prostituées torturées ici et là.
Résumé : Zidrou se fend d’un scénario qui n’est pas un polar, malgré les apparences, mais la découverte de la vie et de l’intérieur de Nutella. L’enquête est prétexte à créer des situations qui semblent occuper le devant de la scène mais le fond de l’histoire réside dans le fond des personnages.
Le récit est un habile mélange de bonds dans le temps. On passe d’un moment à l’autre, de manière classique, par ellipse, jusqu’au moment où vous vous rendez compte que vous passez en fait non pas forcément d’un lieu à un autre uniquement mais aussi d’une époque à une autre. Ces aller-retours dans le temps sont grisants, vous voguez dans la lecture, comme Nutella dans la piscine, toujours à vous poser la question non pas de savoir où vous êtes, mais de deviner quand vous êtes. Cette immersion psychologique, car c’est bien la psychologie des personnages qui nous emmène dans ces voyages temporels, est troublante et lancinante.
Zidrou, Laurent Bonneau / Grand Angle
D’autant plus lancinante que le dessin de Laurent Bonneau renforce ces moments troubles, étranges, par son style graphique. Mélangeant les techniques, Laurent Bonneau nous perd à l’image du scénario. Ambiances différentes, personnages présents parfois uniquement par leurs lignes de contour, eau et feu, noir et blanc, ombres et lumières, couleurs vives et douces. Ce mélange envoûtant se marie parfaitement bien au récit énigmatique de Zidrou.
Zidrou, Laurent Bonneau / Grand Angle
Une histoire qui nous offre le plaisir de prendre son temps, d’installer un écoulement des situations en nous permettant de voir les grains de sable du sablier tomber un à un, tout en nous immergeant assez pour nous empêcher de voir le schéma global. Et c’est tant mieux ! Les grandes cases laissent l’espace nécessaire au dessin pour respirer mais aussi aux interrogations des personnages pour flotter.
Les Brûlures est un pari osé, mais l’on est content que les auteurs aient tenté et réussi cette aventure.
120 pages – 19,90€