Le 21 mars 2015
Du sous-Exorciste en mode found footage. Manquant singulièrement d’originalité, le produit s’oublie assez vite.
- Réalisateur : John Pogue
- Acteurs : Jared Harris, Sam Claflin, Olivia Cooke
- Genre : Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain, Britannique
- Editeur vidéo : Metropolitan Video
- Durée : 1h42mn
- Titre original : The quiet ones
- Festival : Gérardmer 2015
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Sortie en DVD : le 26 mars 2015.
Du sous-Exorciste en mode found footage. Manquant singulièrement d’originalité, le produit s’oublie assez vite.
L’argument : Inspirée de faits réels, l’histoire d’un professeur qui utilise des méthodes peu conventionnelles en se servant de ses meilleurs élèves pour tenter une expérience des plus risquées sur une jeune patiente dérangée.
Notre avis : Sur le papier, Les âmes silencieuses a de quoi attiser la curiosité : il a été produit par la mythique société de production Hammer avant d’être présenté en début d’année au festival du film fantastique de Gérardmer, en même temps qu’un certain It follows.
L’espoir d’une bonne surprise s’arrête là. Le dernier opus estampillé par la Hammer, remis sur les railles après La Dame en noir, est loin des sommets des meilleurs Terence Fisher de la grande époque. Il faut dire que derrière la caméra, c’est un certain John Pogue qui réalise. Cet illustre inconnu pour le commun des mortels a pour seul fait d’armes la réalisation d’En quarantaine 2, suite médiocre du remake américain de REC. Comme CV, on a vu mieux. Ces Âmes silencieuses ne font que confirmer le talent très relatif du bonhomme ou du moins son absence d’implication personnelle dans une oeuvre à formule qui reprend les grandes lignes des dernières productions du genre.
Ici, un professeur d’université aux méthodes pas très catholiques décide d’embarquer plusieurs de ses étudiants dans une expérience paranormale, l’un d’entre eux filmant ces événements. Le but est d’observer les manifestations extraordinaires de la jeune Jane Harper, une patiente qui semble possédée par des forces occultes.
Le scénario oppose comme souvent la logique de la science aux faits paranormaux. Pas franchement original, d’autant que l’histoire, qui se situe au cœur des années 70, en 1974 (année qui correspond au phénomène de L’exorciste), puise allègrement dans les standards du genre. On songe évidemment à L’exorciste, et son sequel mal aimé pour les expériences scientifiques.
Prétendant être inspiré de faits réels, le récit ne décolle jamais véritablement. Les moments de flippe se comptent sur les doigts d’une main : on aperçoit une jeune femme ensanglantée ; une langue géante surgit de façon impromptue.
Manifestement, John Pogue était bien conscient des limites de son scénario et c’est pour cela qu’il a choisi de filmer plusieurs scènes en “direct live” en utilisant le found footage, procédé obsolète que l’on a trop vu et qui renvoie aux trop courtisés Paranormal Activity ou encore au récent Dernier Exorcisme de Daniel Stamm (2010). On ne répétera jamais assez qu’une caméra agitée dans tous les sens n’inculque pas pour autant du rythme et de l’action à un film.
Et c’est d’ailleurs là où le bât blesse, avare en émotions fortes, Les âmes silencieuses se révèle bien souvent soporifique, ne parvenant jamais à mettre le spectateur sous tension, alors que la maison mère aurait dû compter sur ses décennies de savoir-faire pour mieux pratiquer son art. Le film accumule les lieux communs – portes qui s’ouvrent seules, lumières qui explosent – et autres manifestations du déjà-vu qui indisposent.
Le scénario, balisé au possible, est truffé d’illogismes (ah, tiens, on décide à un moment de sortir la patiente “dangereuse” dans le jardin, cherchez l’erreur) et comporte un twist pas très finaud que l’on sent arriver 100 kilomètres à la ronde.
Les âmes silencieuses n’est peut-être pas le pire étendard du genre. D’une certaine façon, certains pourront le préférer au Dernier exorcisme, qui avait frustré plus d’un appétit en annonçant du lourd pour servir du vent. Au niveau de l’interprétation, on peut compter sur la convaincante Olivia Cooke (vue dans la série Bates Motel) pour donner un minimum d’incarnation à cette œuvre horrifique passable
Un DVD révélant un bon master pour le film mais pingre au niveau des bonus.
Les suppléments :
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C’est pas très folichon au niveau des bonus avec pour seule présence des bandes-annonces. On pourra donc revoir les trailers de Les âmes silencieuses, Horns, La dame en noir 2 et Vol 7500. Seule initiative appréciable, le fait que l’on puisse les visionner soit en français soit en version originale sous-titrée français, ce qui est propre aux titres de l’éditeur Metropolitan.
L’image :
Partie convaincante, avec un master propre, sondant correctement les ténèbres. Évidemment, les images en found footage et les fausses archives sont granuleuses, mais c’est dû au parti pris du procédé. Doit-on encore le mentionner ?
Le son :
Le son est probant avec un Dolby Digital 5.1 bien réparti dans l’espace en VO et VF. Les quelques moments de flippe sont entretenus par une montée efficace du son et quelques effets arrières impressionnants. Toutefois, l’on se dirigera volontiers vers la piste en anglais, plus satisfaisante dans le ratio voix-ambiance sonore.
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