Régulier sur toute la longueur
Le 9 janvier 2008
Garrel signe un film sobre et juste sur la période de l’après-mai 68, mais dont le classicisme peut s’avérer décevant.
- Réalisateur : Philippe Garrel
- Acteurs : Louis Garrel, Marc Barbé, Clotilde Hesme, Maurice Garrel, Céline Sallette, Clémentine Poidatz, Brigitte Sy, Nicolas Maury, Robert Bazil
- Genre : Drame, Noir et blanc
- Nationalité : Français
- Distributeur : Ad Vitam
- Durée : 2h58mn
- Date de sortie : 26 octobre 2005
L'a vu
Veut le voir
Résumé : L’après-mai 68. Louis, poète solitaire, vit dans une grande maison avec d’autres jeunes gens. Il y rencontre Lily et tous deux vont vivre une grande histoire d’amour. Grande mais courte car Lily part aux États-Unis pour sa carrière de sculpteur. Louis n’y survivra pas.
Critique : Ce qu’on retiendra surtout de ce film, c’est son image, signée William Lubtchansky, tant elle occupe tout l’espace par sa beauté. Un noir et blanc comme on n’en voit plus très souvent, voire jamais, dans le cinéma contemporain. Les pavés brillent comme dans une BD de Tardi et au coin des rues déambulent des silhouettes de fusain. Esthétiquement, ce film est une pure réussite.
Quant au reste, et bien, il y a de quoi être déconcerté : tout est soigné, dialogues, personnages ; l’interprétation est fine, juste. Mais justement, devant tant de délicatesse de forme et de fond, devant ces personnages joués extrêmement bien par de jeunes acteurs, on se prend à rêver d’une note qui déraillerait. On s’imagine un Jean-Pierre Léaud venant introduire sa voix de fausset dans les dialogues, ou criant tout à coup pour rien, juste comme ça. Mais non, l’histoire va son bonhomme de chemin et si elle parle d’une passion amoureuse, les traits de la passion restent bien discrets dans la mise en scène.
De rares scènes viennent casser le rythme du film et l’aérer quelque peu, comme celle où apparaît le père du réalisateur, Maurice Garrel, émouvant comme jamais. Le reste du temps, on suit d’un œil distrait ce jeune romantique qu’on a tous connu, que ce soit en 1968 ou ailleurs. On est surpris de voir mai 68 traité de façon historique, ce qui est rare vu la proximité - réelle et émotionnelle - de cette époque. On peut être touché aussi par cette évocation mi-autobiographique, à ce qu’on en devine, mi-irréelle, comme si l’on entrait dans un musée de cire défendu. Mais peut-on en ressortir enthousiaste, être convaincu par la froideur générale de cette fresque, être retourné par le jeu précis de ses acteurs ? Ce n’est peut-être pas le but non plus...
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.