Le fantastique made in France
Le 22 mai 2004
La première production d’un cinéaste fasciné par la série Z.


- Réalisateur : Jean Rollin
- Acteurs : Jean-Loup Philippe, Jean Rollin, Solange Pradel, Catherine Deville
- Genre : Fantastique, Épouvante-horreur, Érotique, LGBTQIA+, Film de vampire
- Nationalité : Français
- Distributeur : Société Nouvelle des Acacias (SNA)
- Durée : 1h31mn
- Date de sortie : 29 mai 1968

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Résumé : Deux couples s’offrent une petite escapade bucolique. En chemin, ils s’arrêtent dans un vieux manoir isolé qui, au bout de quelques heures, se révèle plus qu’inquiétant. Les visiteurs ne tardent pas à comprendre que la vieille bâtisse est hantée par quatre femmes vampires. Les jeunes gens pensent dans un premier temps que ces créatures ont perdu la raison et ont besoin d’aide. Mais la troublante séduction exercée par ces dames, aussi ravissantes que dangereuses, va entraîner les visiteurs dans d’étranges aventures. Les égarés vont bientôt devoir se rendre à l’évidence : ils sont en présence de forces surnaturelles...
Critique : Il faudra attendre 1967 pour découvrir Jean Rollin, notre Ed Wood à nous, cinéaste fasciné par le Z, qui, échappé de la Nouvelle Vague, n’a jamais caché son goût pour les productions fantastiques incongrues. Son premier film, Le viol du vampire, annonce la couleur : il met en scène le voyage nébuleux de trois hommes célibataires venant de Paris, qui débarquent dans une étrange demeure où des femmes perdent progressivement la raison. En effet, tapie dans l’ombre des murs, une reine des vampires, branchée saphisme, attend de pouvoir se nourrir... Premier volet d’une série comprenant La vampire nue, Le frisson des vampires et Requiem pour un vampire, ce film a le mérite de l’originalité. On est en droit de "préférer" d’autres films de Jean Rollin (il réalisera par la suite La morte vivante et Lèvres de sang qui demeureront à tout jamais comme ses plus grands). Le viol du vampire est néanmoins une œuvre fétichiste assez attachante qui regroupe toutes les obsessions récurrentes du cinéaste (les influences gothiques, le thème de l’addiction vampirique, une reine des vampires nue qui musarde...). On peut aussi ne pas adhérer et trouver cela parfaitement affligeant.