Le territoire des ombres, le secret des Valdemar - la critique + le test blu-ray

Un film d’épouvante espagnol en deux parties basé sur l’univers de l’écrivain H.P. Lovecraft. Le cauchemar débute avec Le secret des Valdemar.

L’argument : 1874. Lazaro Valdemar, riche photographe, s’installe avec sa famille dans une vaste demeure victorienne pour y fonder un orphelinat. Il apprend alors que la bâtisse a été édifiée à un emplacement décrit par de nombreux ouvrages ésotériques. Lorsque sa femme tombe malade, il se livre bientôt à d’étranges expériences occultes dans le but de la guérir. Les forces qu’il va réveiller alors dépassent tout ce qu’il peut imaginer…

Notre avis : Le cinéaste espagnol José Luis Alemán signe le scénario et la réalisation du Territoire des ombres qu’il décide de décliner en deux parties. La première qui s’intitule Le secret des Valdemar, la seconde Le monde interdit (sortie prévue directement en DVD et Blu-ray en France à partir du 4 septembre 2013). En Espagne, Le territoire des ombres a connu une sortie salle le 22 janvier 2010 pour le premier volet et le 28 janvier 2011 pour sa suite. Depuis quelques années, le territoire ibérique a acquis une réputation de nouvel eldorado de l’épouvante et du fantastique grâce aux succès d’œuvres comme le Labyrinthe de Pan, L’ophelinat et [REC], l’occasion nous est donnée de vérifier si le film d’Alemán parvient à s’inscrire lui aussi dans cette mouvance.

Basé sur l’univers du célèbre écrivain américain H.P. Lovecraft , ce long métrage n’est en revanche inspiré d’aucune de ses nouvelles au sens strict. Il s’agit plutôt ici d’une accumulation de références à son oeuvre (le rituel de Dunwich, les démons anciens et une bonne dose d’occultisme). Entre deux époques, celle située de nos jours et l’autre au XIXème siècle, nous suivons le déroulement de plusieurs événements étranges (la disparition mystérieuse de l’employée d’une agence immobilière pour la partie contemporaine, les secrets cachés de la demeure des Valdemar pour celle se déroulant il y a plus d’un siècle). C’est cette dernière qui s’avèrera la plus digne d’intérêt. Les costumes et décors (dont l’immense et lugubre bâtisse) imprègnent le récit d’un climat gothique idéal pour le genre. Certains trucages numériques apparaissant par contre un bon cran en-dessous. La mise en place de l’histoire et le traitement des personnages souffre d’une cadence irrégulière (le récit s’égare dans un relationnel vide entre Lazaro Valdemar et sa femme), voire pataude (ça commence à bouger réellement aux alentours d’une bonne heure de métrage).

On relèvera l’apparition de personnages historiques comme le célèbre occultiste britannique Aleister Crowley ou encore l’écrivain irlandais Bram Stoker (auteur du classique de la littérature d’épouvante Dracula), incorporés pour plus d’authenticité (n’y voyez cependant aucun rapport avec des faits survenus durant leur existence). Si le réalisateur parvient à insuffler une atmosphère ésotérique sombre et envoûtante, lassitude et morosité guettent à la fin de ce Secret des Valdemar. Cette première partie se clôture sur de trop nombreuses interrogations qui peinent à nous donner réellement envie d’en apprendre plus. Le monde interdit parviendra-t-il à raviver l’intérêt ? Bonne question. En tout cas les divinités anciennes aux faciès tentaculaires (en référence au mythe de Cthulhu) devraient faire leur apparition dans ce deuxième segment. Au final, l’occasion de voir une adaptation réussie des écrits "lovecraftiens" est une nouvelle fois manquée...

Le test Blu-ray :

Les suppléments :

L’éditeur Condor propose un livret de 23 pages permettant d’introduire l’univers de H.P. Lovecraft ainsi qu’un décryptage de l’auteur d’environ 8 minutes par un expert en littérature de l’imaginaire, idéal pour les non initiés, un peu moins pour les connaisseurs. Un making-of captivant d’environ 30 minutes avec interview du réalisateur, des acteurs et de l’équipe technique revient sur les conditions de tournage. Ce n’est pas si mal pour de l’inédit vidéo.

L’image :

L’image souffre de contrastes mal travaillés qui ont tendance à trop appuyer les noirs. A part ça, la résolution est nette avec un grain soigné et de qualité tout au long du film.

Le son :

VF et VO sont proposées en 5.1 DTS HD Master Audio pour une excellente immersion sonore. Le score aux accents gothiques ressort admirablement et les bruitages de fond parviennent à intensifier les moments les plus tendus. On vous conseillera fortement la VO espagnole du film, beaucoup plus naturelle, même si le doublage français ne démérite pas.