Le 2 juillet 2020
Le cinéaste reconnu Joseph L Mankiewicz se fourvoie dans son premier western. Il rate son coup avec ce film aux prétentions cyniques et grinçantes, malgré la présence de Kirk Douglas et Henry Fonda.


- Réalisateur : Joseph L. Mankiewicz
- Acteurs : Kirk Douglas, Henry Fonda, Warren Oates, Burgess Meredith, John Randolph, Arthur O’Connell, Hume Cronyn
- Genre : Comédie, Aventures, Western
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Swashbuckler Films, Warner Bros. France
- Durée : 2h06mn
- Reprise: 2 avril 2008
- Box-office : 1 017 671 entrées (France) dont 370 179 (Paris)
- Titre original : There Was a Crooked Man...
- Date de sortie : 18 septembre 1970

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Résumé : Paris Pitman Jr. (Kirk Douglas) pénètre avec plusieurs complices dans la maison de Lomax, un riche propriétaire (Arthur O’Connell) en plein milieu du repas familial. Ils vont dérober 500.000 dollars, mais tous les complices de Paris seront abattus par les membres de la famille au moment où ils fuient. Paris, seul survivant, ira cacher son butin dans la montagne, dans un nid de serpents. Parallèlement, le shérif intègre Woodeward Loperman (Henry Fonda) est grièvement blessé par Floyd Moon (Warren Oates), un voleur qui se saoule au saloon, avant d’être assommé par le patron. Paris, reperé par Lomax dans une maison close, sera arrêté et envoyé dans une prison en plein milieu du désert de l’Arizona. Dans le fourgon qui l’y emmène, se trouve Floyd Moon est quelques autres délinquants.
Critique : Le cinéaste américain Joseph L. Mankiewicz, spécialiste de films sérieux et complexes, se lançait en fin de carrière (c’est son avant-dernier long métrage) dans son premier western. Choix curieux, quand on sait qu’en 1970, le genre était en grande difficulté à Hollywood.
Il choisit deux acteurs mûrs qui ont fait les beaux jours du genre dans les décennies précédentes : Henry Fonda que l’on a connu chez John Ford notamment, Kirk Douglas chez King Vidor et John Sturges.
Avec le titre (en anglais, c’est le début d’une fausse comptine) et dès le générique, Mankiewicz donne le ton. Ce sera un western ironique, grinçant et manipulateur.
Tout au moins dans l’intention ! Le début paraît très poussif. Kirk Douglas grimace beaucoup, donnant de fait l’impression que l’histoire sera plus parodique que réellement cynique. L’arrivée de Henry Fonda, monolithique, n’arrange pas spécialement les choses.
La fine équipe que Paris va découvrir dans la prison n’a pas la dimension picaresque que le scénario ambitionnait probablement.
Au final, on a affaire à une œuvre bancale, pas vraiment drôle, mais pas dramatique non plus, dans laquelle on finit par s’ennuyer à suivre les sempiternelles péripéties qui se passent derrière les barreaux.
Reste la scène du bain dans les tonneaux, qui laisse entrevoir ce que le film aurait pu être. Il est très amusant de voir Burgess Meredith, le plus vieux prisonnier, traîné de force dans le tonneau, hurlant qu’il ne s’est jamais lavé en vingt-cinq ans de réclusion ! Et Douglas et Fonda, chacun dans son grand récipient, hilare et cigare vissé aux lèvres...
C’est une très sympathique scène, mais cela reste léger dans ce film globalement raté, surtout pour un cinéaste qui était connu pour être pointilleux et perfectionniste.