Le réducteur de vitesse - Christophe Blain - chronique BD

Christophe Blain a d’abord publié des ouvrages comme illustrateur, avant de tenir crayons et pinceaux pour La Révolte d’Hop-Frog (Dargaud), sorte d’hymne à la liberté d’expression des objets, scénarisé par David B. Pour sa première entreprise entièrement en solo, Blain s’est inspiré de ses souvenirs du service militaire passés sur un bateau. Il a joué le jeu d’une certaine simplification (les contours du bateau) et d’une exagération certaine (distances, situations, couleurs) : dans ce bateau immense, dédale claustrophobique, tout possède des proportions démesurées.

Christophe Blain / Dupuis

Blain prend le temps de nous plonger dans son univers singulier et de nous présenter les personnages qui le peuplent et qui prennent chair, notamment parce qu’ils ne sont pas stéréotypés par des critères manichéens. Quant au dessin, dynamique et jeté, il est appuyé par un choix de couleurs vives – parfois volontairement criardes - et tranchées, disposées en aplats, qui renforcent les contrastes - obscurité et cambouis d’un côté ; luminosité des explorations et des cauchemars de l’autre - et l’aspect absurde de ce lieu, ainsi que l’originalité de l’aventure. Un coup d’essai transformé en coup de - quartier – maître.