Le prince - La critique + Le test DVD

Un conte de fées moderne joliment colorié mais un peu inconsistant.

L’argument : Adel est employé chez un fleuriste à Tunis. Rêveur, il passe ses matinées à observer les passants qui défilent devant la vitrine. Un jour, une jolie femme passe et Adel en tombe amoureux. Il la retrouve au hasard d’une livraison. Elle s’appelle Dounia, est directrice d’une agence bancaire, et lui semble inaccessible.
Pour la toucher, il utilise alors le langage des fleurs et lui livre chaque matin des bouquets, prétextant un expéditeur inconnu. Cet amour impossible va causer des problèmes à Adel, au travail et au sein de sa famille. Mais Dounia découvre la vérité...

Notre avis : Mohamed Zran (né en 1959) a choisi de ne guère se soucier de la vraisemblance de son scénario et de placer Le prince sous le signe du conte de fée, l’histoire d’Adel, le fleuriste, et de Dounia, la banquière, reprenant à l’évidence certains motif de Cendrillon.
Un effort pour ancrer l’histoire dans la réalité tunisienne d’aujourd’hui (2003) est pourtant indéniable et le film effleure des thèmes tels que la mondialisation ou la corruption généralisée de la société.
Mais les touches réalistes ne dépassent pas le niveau du cliché ou du discours général et les aspérités qui pourraient surgir ici ou là (le personnage du caïd et de ses hommes de main ou la relation du poète d’âge mûr avec sa jeune compagne) sont systématiquement émoussées.
Si le film sacrifie abondemment à l’esthétique publicitaire du joli et de la poésie faussement naïve, il n’assume pas complètement son côté irréel en éludant prudemment par une pirouette le spectacle du happy end, (la caméra va baguenauder ailleurs).
L’utilisation sans retenue de musiques entraînantes sert avant tout à rythmer artificiellement des séquences qui manquent cruellement d’enjeu et de tension.
Tout ça n’est pas sans attrait pour l’oeil et pour l’oreille mais sonne bien creux. Peut-être cette vacuité est-elle le reflet, finalement juste, d’une société politiquement verrouillée et où les relations humaines sont condamnées à l’inconsistance.

Le DVD

Arcades Video sort le 5 octobre 2010 un DVD du film dans la collection Solaris Découverte, en même temps que les forts beaux Après minuit - dopo mezzanotte et Un été à Berlin - Sommer vorm Balkon.

Les suppléments

Aucun supplément, si ce n’est la bande annonce. Une mise en perspective du film dans le contexte de la Tunisie actuelle aurait été bienvenue.

Image

Les couleurs pimpantes sont un atout majeur du film et le DVD restitue parfaitement leur éclat. La définition est bonne et permet un parfait confort visuel.

Son

Une seule piste en 5.1 (un peu trop) percutante , mixage et musique visant à palier l’absence de rythme du film.