Le Oki d’Odzala – La chronique BD

Cette BD mélange donc les genres. Au-delà de la fiction, il nous présente aussi un état des lieux du braconnage au Congo. Lutte inégale, vengeance, rivalité autour des gorilles. En effet, ces animaux intéressent les scientifiques, attirent les braconniers et envoûtent les lanceurs de sorts. Omniprésents car ils sont les enjeux de tous les personnages, mais absents car leur rencontres est vraiment rare et constitue un événement, les gorilles tirent la belle part de l’histoire.
Si ce récit se laisse lire très facilement, il y manque, selon nous, cette petite part de magie qui fait qu’on ne peut rester indifférent aux événements racontés une fois que l’on referme la BD.

Visuellement très joli.

Le graphisme dans la ligne de l’aquarelle joue sur la stylisation des personnages. Dès que l’on s’éloigne, les corps deviennent silhouettes riches en couleurs. L’aquarelle rend bien aussi la chaleur qui règne au Congo grâce à la densité des couleurs.
Et A.Dan sait offrir aussi de la place au blanc, afin de laisser respirer ses dessins.

L’intervention d’autres techniques, comme le crayon lors des narrations de légendes, apporte une touche magique qui s’insère très bien dans l’histoire !
La forêt de plus en plus envahissante finit par ne devenir qu’un amas de couleurs entre le vert et l’ocre, semblant entourer les personnages comme une brume indéfinissable.

Ce récit complet est une découverte intéressante. Un graphisme envoûtant, des personnages attachants, mais il manque ce petit quelque chose d’imprévisible. L’histoire originale par son sujet manque un peu de surprise dans sa narration.