Le 23 juin 2017
Un exemple gentillet du cinéma populaire des années 50, aussi agréable qu’anodin.
- Réalisateur : Henri Verneuil
- Acteurs : Louis de Funès, Fernandel, Françoise Arnoul, Andrex, Georges Chamarat
- Genre : Comédie, Noir et blanc
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
- Durée : 1h40mn
- Date de sortie : 24 septembre 1954
L'a vu
Veut le voir
– Sortie DVD : le 20 juin 2017
Résumé : Il y a 40 ans, le village de Trézignan a accueilli parmi ses habitants des quintuplés nés de l’union d’un couple de la bourgade. Aujourd’hui, une grande fête est organisée en l’honneur des cinq enfants, devenus adultes, afin de relancer le tourisme. C’est leur parrain qui est chargé de tous les retrouver et réunir pour l’occasion, au grand désarroi de leur père...
Notre avis : Septième film d’Henri Verneuil, cette comédie à sketches liés par un prétexte assez lâche est représentative d’un cinéma populaire bâti sur une vedette, Fernandel, dans laquelle le réalisateur n’est qu’un faire-valoir de numéros de cabotinages. Des quintuplés, donc, qu’un médecin recherche et qui sont à l’origine d’histoires différentes et de tons variés. Sur ce canevas, des scénaristes et non des moindres (Troyat, Valentin, Perret …) brodent de quoi alimenter des effets largement caricaturaux. Fernandel fuit la nuance, grimace, éclipse ses partenaires pourtant épatants (quel bonheur de voir Noël Roquevert ou un de Funès encore second rôle) et, il faut bien le dire, remplit son contrat avec une jouissance visible. Si l’on est sensible à ce cinéma d’acteurs, Le mouton à cinq pattes est un régal : en capitaine brutal ou en esthéticien maniéré, en vieillard atrabilaire ou en rédacteur trop humain, affublé de postiches variés, le comédien enchaîne les morceaux de bravoure en gourmand. Six rôles, six occasions de sourire (reconnaissons qu’on rit peu) sans arrière-pensées.
On pourra regretter quelques notes racistes ou une misogynie d’époque. On pourra trouver tout cela parfaitement anodin et inoffensif, loin d’une idée artistique. C’est que le cinéma du samedi soir, dominant dans les années 50, n’est qu’une distraction consensuelle (la même année sortent Fenêtre sur cour, Vera Cruz ou Les diaboliques …) destinée à un public familial. Soyons honnête, le métrage de Verneuil est encore regardable et plutôt plaisant : de la parodie de film noir et ses gros plans de joueurs transpirant à la satire gentille du commerce de la beauté, les intrigues proposées sont aussi diverses qu’efficaces. Rien qui dérange, mais le jeu de la mouche, par exemple, est un grand moment. Et puis, presque en passant, on note quelques audaces : des femmes seins nus, une référence drolatique à Don Camillo, et ce plan curieux dans lequel une couverture recouvre la caméra. C’est peu, sans aucun doute, mais le spectacle d’un Fernandel royal suffisait et suffit peut-être encore à dérider pendant une heure et demie, sans vulgarité ni mauvais goût.
Les suppléments :
Il n’y a qu’un bonus, un entretien entre François Chalais et Henri Verneuil (15mn), intéressant en ce qu’il définit assez bien le cinéma populaire et anti-élite, avec une pointe d’aigreur, un brin d’autosatisfaction et une dose d’humour. Son évocation de Fernandel est nuancée et émouvante.
L’image :
Même si le grain est un peu épais par moments, la copie est tout en nuances et en contrastes, parfaitement nettoyée.
Le son :
On a peur en écoutant le générique et, de fait, les interventions de la musique forte sont assez désagréables. Mais pour le reste, c’est du velours ; les dialogues en particulier sont limpides ; quant au vol de la mouche, on y croirait.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.