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Le 20 novembre 2002
Continuant à explorer l’horreur fondamentale de Buchenwald, Jorge Semprun s’attache à un épisode douloureux, refoulé depuis plus d’un demi-siècle au fond de sa mémoire.
Continuant à explorer l’horreur fondamentale de Buchenwald, Jorge Semprun s’attache à un épisode douloureux, refoulé depuis plus d’un demi-siècle au fond de sa mémoire.
De l’expérience fondatrice qu’a été son internement à Buchenwald, Jorge Semprun n’a cessé, depuis son premier ouvrage, Le grand voyage (1963), de creuser et recreuser les différents aspects dans des mises en perspective toujours nouvelles. Mais il lui a fallu attendre plus de cinquante ans pour nous raconter l’histoire du "mort qu’il faut", comme si, trop douloureuse, elle avait été refoulée au plus profond de sa mémoire.
Nous sommes en décembre 1944. Déporté pour faits de résistance, Semprun a vingt ans. Il fait partie de l’organisation communiste clandestine du camp qui décide de le faire disparaître en raison d’une menace qui pèse sur lui. Disparaître, à Buchenwald, c’est prendre l’identité d’un autre, un agonisant.
L’horreur fondamentale du camp, Semprun ne cessera probablement jamais d’y revenir, explorant toutes les possibilités de la langue pour témoigner de la puanteur des latrines, de la fumée âcre qui s’échappe de la chambre à gaz, de la faim torturante. Et des stratagèmes que chacun imagine pour survivre : plongée dans le rêve, plongée dans la littérature. Quelques vers de Rimbaud suffiront à mettre une lueur dans les yeux de François, le mort vivant, le "mort qu’il faut".
La littérature, éclair de beauté et d’harmonie dans un monde ineffable, éclair de mémoire dans notre monde prompt à l’oubli...
Folio, 4 €
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