Le 13 septembre 2016
Un western tardif, plutôt lent et sans éclat.


- Réalisateur : Sidney Salkow
- Acteurs : Joseph Cotten, Darren McGavin
- Genre : Western
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Sidonis Calysta
- Durée : 1h31mn
- Titre original : The Great Sioux Massacre
- Date de sortie : 27 avril 1966

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– Sortie DVD : le 21 septembre 2016
Résumé : À la fin du XIX ème siècle, la Cour martiale de Washington ouvre un procès mettant en cause le général Custer, alors décédé, le commandant Reno et le capitaine Benton. Tous trois sont accusés d’avoir fait échouer une expédition militaire visant à combattre les Sioux ...
Notre avis : Le massacre des Sioux est un de ces westerns tardifs, reflets d’une époque qui ne croyait plus à un genre attaqué de toute part, en Italie comme par Peckinpah. Survivance affadie, il se voit comme le symptôme d’un épuisement, d’un assèchement arthritique. Tout ici est figé, du scénario bavard à l’interprétation empâtée : on est triste de voir un Joseph Cotten diminué, comme de retrouver en personnages principaux des seconds couteaux ; à ce titre, Darren McGavin, censé incarner le héros, est un comédien sans charisme et plutôt mauvais, acharné à débiter son texte sans aucun relief ; de même le Custer de Philip Carey est-il assez fruste, malgré la dimension que lui prête le scénario. Les femmes ne sont pas mieux loties, dotées de rôles sans épaisseur et d’une grande mièvrerie.
Construit en flash-back après une introduction en voix off qui insiste sur la véracité de ce qui va être raconté, le scénario manque de vigueur et d’enjeux réels ; le conflit amoureux en particulier, et sa résolution faiblarde, sonne de manière artificielle, sans qu’on puisse compter sur une mise en scène apathique pour imposer un rythme plus nerveux.
Alors, dans ce désert fatigué (la fatigue est un thème souterrain qui symbolise assez bien le film), on pourra apprécier tout de même la vision nuancée des Indiens (mais dans les années 60, ce n’était plus une nouveauté) et surtout le regard porté sur Custer, loin de la flamboyance d’Errol Flynn chez Walsh (La charge fantastique). Bon mari, sensible au malheur des Indiens, il est obligé d’organiser un massacre sous la pression politicienne et, dans la description de Washington, Salkow trouve un peu d’énergie et de finesse. De même, revisitant la bataille de Little Bighorn, le cinéaste fait-il preuve de son savoir-faire : les multiples assauts sont bien menés, avec un certain lyrisme à défaut de panache. C’est que l’époque n’est plus à l’héroïsme sans nuances : à la confusion des valeurs se superpose la confusion des plans généraux lors des combats. Néanmoins, on n’échappera pas au couplet patriotique, ni au drapeau qui ouvre et ferme le film.
Les suppléments :
Pas grand-chose à se mettre sous la dent : la bande annonce, une (petite) galerie d’affiches internationales et l’intervention limitée de Patrick Brion (10 minutes) qui ne fait pas beaucoup de cadeaux au film.
L’image :
Hormis quelques plans visiblement ajoutés (dont, d’après Patrick Brion, des stock-shots d’un film précédent), la copie est propre et les couleurs rutilantes, avec un grain sans conséquences. De rares parasites.
Le son :
Dans les limites de l’enregistrement (on est en mono 2.0), la VO est naturelle et de bon aloi, malgré quelques dialogues un peu sourds. La VF est un peu en deçà.