Le 28 avril 2024
En dépit d’une fin trop prévisible et même assez convenue, Le mangeur d’âmes met en scène trois comédiens merveilleux, Paul Hamy, Virginie Ledoyen et Sandrine Bonnaire, dans un registre assez éloigné de leur filmographie habituelle.
- Réalisateurs : Alexandre Bustillo - Julien Maury
- Acteurs : Sandrine Bonnaire, Francis Renaud, Virginie Ledoyen, Malik Zidi, Paul Hamy, Lya Oussadit-Lessert
- Genre : Thriller, Policier
- Nationalité : Français
- Distributeur : Star Invest Films France
- Durée : 1h50mn
- Date de sortie : 24 avril 2024
L'a vu
Veut le voir
Résumé : La commandante Élisabeth Guardiano est chargée d’aller enquêter sur un double meurtre d’une rare brutalité dans une petite commune des Vosges. Sur place, elle rencontre le capitaine de gendarmerie Franck de Rolan qui fait face à une série de disparitions d’enfants. Impuissants face à un village hostile, ils vont être contraints d’unir leurs forces pour découvrir la vérité, une vérité terrifiante empreinte de légendes occultes...
Critique : Ça commence quasiment par un crime odieux, dans une bourgade perdue en zone montagnarde. Les corps sont dans un état terrible, et tout porte à croire que les victimes se sont entre-tuées dans une scène aussi jouissive que terrifiante. Le mangeur d’âmes n’est pas à proprement parler un film fantastique, sous couvert d’un obscur démon qui viendrait dépecer de pauvres gens. Du genre horrifique, les réalisateurs n’ont gardé que la référence à une légende villageoise, d’un diable venant rendre justice aux âmes monstrueuses. Le film est d’abord une enquête inquiétante, menée par un capitaine de gendarmerie et une commandante de police, campant à leur façon un couple similaire au duo des X-Files, qui a travaillé pendant des années sur des affaires à cheval entre le crime politique ou crapuleux, et le surnaturel. Les deux héros sont incarnés par une Virginie Ledoyen et un Paul Hamy qui habitent avec sincérité des personnages complexes et tourmentés.
- Copyright Star Invest Films France
Le mangeur d’âmes se situe finalement très bien dans la lignée des grands thrillers. On pense au fameux Seven qui mettait en scène des crimes absolument terrifiants, sous couvert de mettre fin au Mal. Ici, la pédocriminalité côtoie la psychopathie, dans une ville où la maire et la police municipale s’évertuent à cacher la réalité. Pourtant des enfants ont disparu, à commencer ceux des victimes que l’on retrouve totalement défigurées. L’enquête s’annonce, comme souvent dans ce genre de récit, insoluble, mêlant l’atrocité et la jouissance de la mort. Julien Maury et Alexandre Bustillo contribuent à renouveler un genre assez ignoré du cinéma français, où l’horreur et l’épouvante s’invitent dans le quotidien de populations dites normales. L’écriture est clairement maîtrisée, avec en sus des décors d’une franche beauté. Le diable apparaît de temps en temps dans un corps d’adulte, surmonté d’un masque proprement terrifiant.
La fiction est accrocheuse pendant une majeure partie du récit. Demeure hélas la fin, pour le coup, assez convenue et surtout très prévisible, qui s’abîme dans une mise en scène assez confuse. En dehors de cette dernière, le rythme est prenant, haletant même, cultivant le mystère. En fait, l’intérêt réel du long-métrage demeure le portrait contrarié et troublant que les réalisateurs font des deux enquêteurs. Virginie Ledoyen donne corps à une femme hantée par un drame intime, qui se cache derrière un autoritarisme assumé. Paul Hamy, lui, habite un personnage au souffle court, très secret, qui tente de rendre la vérité aux parents qui ont perdu toute trace de leurs enfants.
- Copyright Star Invest Films France
Le mangeur d’âmes s’affiche comme une série B de bonne tenue. Le film tient ses promesses dans un genre où beaucoup s’essayent et se perdent en plein vol. Le résultat final est véritablement séduisant, avec des acteurs qui n’hésitent pas à sortir des rôles auxquels on est habitué. Même Sandrine Bonnaire prend des risques dans la figure d’une pédopsychiatre aussi obscure que les deux enquêteurs. Bref, Julien Maury et Alexandre Bustillo sèment le trouble sur les écrans, pour notre plus grand plaisir.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.