Le jour où le bus est parti sans elle - La chronique BD

Cette histoire possède la curieuse particularité que vous n’y trouverez rien d’autre que ce que vous y apporterez ! C’est votre manière de voir le monde que vous ressentirez (ou pas) entre ces pages. En effet, Clémentine doute, hésite, a peur et n’avance plus. La chance – ou le karma – lui fait rencontrer Antoine. Cet homme philosophe, un peu le sage de la forêt, éclaire la jeune femme au travers d’histoires courtes qu’il lui raconte. Soit vous êtes un optimiste positif et vous trouverez ce recueil touchant, drôle et émouvant, vous en sortirez avec la banane et reprendrez le cours de votre vie avec de meilleures pensées encore ! Soit vous êtes un pessimiste négatif et vous n’y verrez qu’un récit gnan-gnan voire même mièvre, trop cucul et vous refermerez ce livre énervé, en reprenant le cours de votre vie encore un peu plus malheureux de ne pas avoir trouvé la formule magique du bonheur.

Techniquement, Clémentine avance vers un objectif presque inconscient, trouver un mieux-être. Elle se heurte à des obstacles et tous ses obstacles se résument à... elle-même. En effet, la jeune femme est son pire ennemi. Et ce sont les murs qu’elle s’est créée qu’elle va devoir abattre petit à petit.
Le souci qui peut donner un sentiment de lassitude, c’est que les murs sont tous de la même hauteur. Il n’y a donc pas vraiment de crescendo dans ce récit. C’est ce qui lui confère cette atmosphère douce et calme, voire plate. De plus, Clémentine ne se retrouve jamais dos au mur, et n’est jamais vraiment secoué, bousculé par les étapes qu’elle franchit. Ce qui peut confirmer le sentiment de douce monotonie qui traverse les pages de cet album.
Si vous êtes amateur d’histoires zen, il se peut que vous connaissiez certaines de celles qui seront racontées par Antoine (rappelez-vous, le philosophe de la forêt) mais dans l’ensemble, ces petits récits qui émaillent l’histoire sont drôles, ce qui leur permet surtout de ne pas être moralisateur.

Les dessins de Marko portent tendresse et amour sur les personnages regroupés au cœur de ces bois, dans cette petite épicerie qui prend des allures de palais. Car c’est bien d’amour qu’il s’agit, d’amour de l’autre, d’amour de la vie et surtout d’espoir ! Nous pourrions vous en dire plus mais le temps nous est compté sur ce web où – paraît-il - l’internaute a du mal à prendre plus de trois minutes pour voir une vidéo ou lire un article. C’est aussi un peu contre ça que se dresse ce recueil.
Alors vous, devant votre écran, éteignez votre portable, allez vous asseoir dans votre plus confortable fauteuil et lisez Le Jour où le bus est reparti sans elle, enfin, prenez surtout le temps de lire cette BD, avec un bon bol de thé par exemple. Et tout ira mieux après... Si vous le souhaitez vraiment.