Le 30 octobre 2018
Un documentaire fédérateur qui rappelle que pour vivre heureux, mieux vaut vivre ensemble.


- Réalisateur : Laetitia Carton
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Durée : 1h40mn
- Date de sortie : 31 octobre 2018
- Festival : Festival de Cannes 2018

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Festival de Cannes 2018, Sélection officielle - Cinéma de la Plage
Résumé : C’est l’histoire d’un bal. D’un grand bal. Chaque été, plus de deux mille personnes affluent de toute l’Europe dans un coin de campagne française. Pendant 7 jours et 8 nuits, ils dansent encore et encore, perdent la notion du temps, bravent leurs fatigues et leurs corps. Ca tourne, ça rit, ça virevolte, ça pleure, ça chante. Et la vie pulse.
Notre avis : La réalisatrice Laetitia Carton a toujours eu à cœur de faire partager ses passions, quel qu’en soit le sujet. Après avoir crié son admiration pour le dessinateur Baudoin, auteur de bandes dessinées dans Edmond, portrait de Baudoin et fait une douce incursion au royaume des sourds grâce à J’avancerai vers toi avec les yeux d’un sourd, elle nous invite, poussée par un bel élan de générosité à valser avec elle au cœur de ce festival propre à retendre des tissus sociaux effilochés.
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Accompagné par la voix claire et posée de la réalisatrice qui nous conte sa découverte et son amour des bals traditionnels, un plan large de la campagne auvergnate nimbée d’une brume matinale à l’indéniable poésie nous conduit au fin fond de l’Allier dans ce lieu magique où règne une belle ambiance chaleureuse.
Sur les parquets dressés sous chapiteau et en plein air autant que dans les ateliers de danse se pressent toutes les générations, toutes les catégories sociales, toutes les nationalités. Des hommes dansent avec des femmes, des garçons avec des filles, des filles avec des filles et même des garçons avec des garçons. Les danseurs enchaînent bourrée, scottish, polka, mazurka jusqu’au petit matin, ne s’accordant que quelques heures de sommeil pour ne rien perdre de ce un lien subtil, magique et unique, qu’établit la danse, capable de générer le plaisir d’être avec les autres et de redonner le goût de pratiques communautaires que l’on pensait à jamais révolues. Ici, l’essentiel n’est pas l’exploit artistique mais plutôt l’énergie partagée pour repousser les barrières sociales et permettre à chacun de trouver sa place.
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Car il ne fait aucun doute que c’est bien l’humain et son désir d’une vie sereinement partagée que la réalisatrice souhaite placer au centre de son sujet, celui qui même soumis aux immuables tâches matérielles (de l’achat des bracelets d’entrée ou des tickets de boisson à la constitution du plateau-repas dans le self bruyant et impersonnel en passant par l’esquisse de quelques gestes d’hygiène aux lavabos du camping) garde le sourire à celui qui, allégé du poids de sa vie, se laisse emporter par ce voyage musical et sensoriel. Faisant fi du désordre de bâches en plastique, de barrières et de spots aveuglants inhérent à cette manifestation vivante, la caméra s’arrête avec une tendre pudeur sur des visages concentrés ou souriants, sur ces pieds qui s’échinent à garder la cadence pour ne rien perdre de la belle unité qui les lie puis, profitant d’une belle lumière ocrée, elle s’attarde sur la conversation d’un groupe affalé sur un canapé et finalement se fait plus inquisitrice dès lors que sont abordés, dans ce petit monde à taille réduite, les grands enjeux qui traversent notre société. Laetitia Carton excelle à filmer les danseurs. Mue par une évidente empathie envers ses semblables, elle fait preuve du même talent pour recueillir leurs confidences, leurs attentes, leurs craintes qu’elle transporte de l’intime vers l’universel et du singulier vers le collectif, créant ainsi un réjouissant rassemblement au foisonnement tel que chacun pourra y puiser la part qui l’intéresse.
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Un tourbillon qui rend hommage à la liberté de mouvement, au lâcher-prise et à notre capacité à aller vers l’autre, même l’espace d’un instant. Un condensé de vie que le refrain de la chanson de Jeanne Moreau Le tourbillon de la vie pourrait illustrer On s’est connu, on s’est reconnu, On s’est perdu de vue, on s’est r’perdu d’vue. On s’est retrouvé, on s’est réchauffé, Puis on s’est séparé.
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