Le gang des Bois du Temple - Rabah Ameur-Zaïmeche - critique

Critique : C’est l’histoire sans doute banale du braquage du véhicule d’un richissime prince arabe. Sinon que ce récit s’inscrit dans une banlieue parisienne quelconque, pétrie de ses stéréotypes, ses maladresses, où les petites frappes de quartier ne peuvent pas faire face à l’opulence et à la puissance de certains. Quand ils ne trafiquent pas les bagnoles qui vont servir à leurs méfaits, ils passent leurs journées en bas des tours, à fomenter des coups et à refaire le monde. Le protagoniste est un homme d’âge assez mûr. Il vient de perdre sa mère, fréquente vaguement ces petits voyous qu’il regarde avec tendresse et souci. Il pourrait être leur père, veille sur eux, tout en n’ignorant pas qu’ils se mettent en danger.

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Le gang des Bois du Temple est tout autant un film policier qu’un témoignage sensible sur ces paternités opportunistes qui continuent de se bâtir dans des banlieues réputées austères. Rabah Ameur-Zaïmeche connaît bien les populations à la marge qu’il filme depuis longtemps dans ses fictions. Il n’en demeure pas moins qu’il se méfie d’un point de vue trop misérabiliste. La mise en scène écarte les frous-frous, va à l’essentiel, dans une photographie ultra-réaliste qui pourrait faire penser à un documentaire. On retrouve aussi les accents des films noirs qui ont émaillé les années 70 et 80. D’ailleurs, les personnages du gang sont habillés des fameux blousons noirs qui ont tant défrayé la chronique, comme si le réalisateur cherchait à offrir un tableau atemporel de la petite délinquance, le plus révélateur étant cette manière de présenter des jeunes gens, qui, même riches après un braquage hors sol, ne parviennent pas vraiment à se dégager de leurs origines populaires et de leur ancrage dans le quartier.

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Maintenant, le long-métrage ne tient pas toutes les promesses du scénario. Le jeu des comédiens n’est pas toujours à la hauteur du propos. Le récit cède même parfois à des facilités d’écriture, mettant dos à dos des personnages empêtrés dans leurs stéréotypes et un agent chargé par le prince de les retrouver. Ce dernier n’a qu’à se planter en haut du toit de la cité et observer la façon dont ses proies se confondent elles-mêmes dans des comportements suspicieux. Hélas, l’intérêt se trouve très vite limité par la prévisibilité des évènements. Le minimalisme de la mise en scène, l’apparente froideur des images ne parviennent pas à rehausser la tonalité sociale d’un western urbain.

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Le gang des Bois du Temple ne nous aura pas vraiment séduits. Sans doute serons-nous passés à côté d’un récit sincère mais manquant singulièrement de relief.