Le 17 juillet 2016
Le clap de fin de cet événement désormais traditionnel consacré au film international est tombé dimanche 10 juillet.
C’est avec Victoria de Justine Triet, immédiatement suivie de la version restaurée du célèbre Fargo des frères Coen que s’est achevée la 44ème édition de ce festival. La journée du 10 juillet, mémorable pour le foot européen, a légitimement donné quelques sueurs froides aux organisateurs de cette soirée cinématographique qui ont redouté, l’espace de quelques instants, la désertion des salles obscures. Rien à craindre car cette fête ne rassemble que des cinéphiles avertis. Assurément, il en faudrait bien plus que quelques gars bien baraqués courant derrière un ballon pour les détourner de leur passion. Dans ce fabuleux décor du Vieux Port de La Rochelle encadré de la tour de la Lanterne où sont exposés jusqu’au 31 août 40 tirages du cinéaste danois Carl Th. Dreyer et de la tour de la Chaîne où est projeté (en boucle) le Saphir de Saint-Louis de José Luis Guérin, il n’est pas rare de voir déambuler quelques bipèdes, le cou orné d’un badge et armés d’un stylo, cochant, entourant, surlignant l’indispensable grille des projections. En effet, à raison de cinq séances par jour (de 10h15 à 22h00) réparties dans sept salles (quatre salles Dragon CGR face au port, les deux salles de cet historique bâtiment de la Coursive, tour à tour couvent, manufacture des tabacs, entrepôt des douanes, marché aux poissons, salles des sports pour finalement devenir en 1990 le plus bel espace culturel de la ville, et enfin la grande salle de l’Olympia en plein centre-ville), le choix s’avère peu simple et même douloureux. Car possibilité nous est donnée de partir en voyage dans n’importe coin de la planète. Alors, comment choisir entre les différentes fictions inédites et alléchantes proposées : le philippin Ma’Rosa ou le brésilien Aquarius ? L’iranien Le Client, le bulgare Thirst, le letton Mellow Mud, ou tant d’autres encore ? Et c’est sans compter les indémodables documentaires de Frederick Wieseman, les films cultes de Jean Vigo, la rétrospective des films d’Alain Guiraudie. Ici, pas de compétition, pas de films grand public, pas de stars de cinéma, pas de passe-droits... Tout le monde est à égalité. Enfin, presque !
- Copyright : Philippe Lebruman & Jean Michel Sicot
Avec une affluence de plus de 85000 personnes en 2015, il est facile d’imaginer combien les files d’attente peuvent vite s’allonger. Comme elles ne sont délimitées par aucune barrière, la resquille va bon train au grand courroux de ceux qui patientent parfois plus d’une heure pour être sûrs de pouvoir accéder au film de leur choix. Fort heureusement, le contrôle des entrées est géré par un jeune homme au charisme indéniable, canotier sur la tête et éternel sourire aux lèvres, aimable créateur d’une ambiance toute de flegme et de convivialité. Et puis, pour faire passer le temps, chacun prend plaisir à échanger ses impressions sur les derniers films vus, sur ses projets immédiats. D’une file d’attente à l’autre, on se retrouve, on apprend à se connaître et il arrive souvent que des personnes renouent une amitié démarrée lors du ou des festival(s) précédent(s). Beaucoup sont des fidèles et il n’est pas désagréable de se nourrir de leurs expériences des années précédentes. Et puis quand l’overdose nous frôle (si, si, ça peut arriver !), des coins détente sont prévus. Tout d’abord, dans le préau de l’école Dor (à deux pas de la Coursive), tous les porteurs d’une carte illimitée ou d’une accréditation peuvent se reposer dans des transats. Thés et moments gourmands leur sont alors proposés.
- Copyright : Philippe Lebruman & Jean Michel Sicot
Et puis, le soir venu, La Rochelle, la ville aux trois cent restaurants, vous permettra toujours de trouver un dîner à votre goût et vous donnera même l’occasion de croiser Agnès Varda à la terrasse de l’un d’eux ou de féliciter Rachid Djaïdani, pour son joyeux Tour de France à la table d’un autre. Mer, soleil, vacances, rencontres, découvertes cinéma. Rien que du bonheur finalement. Alors rendez-vous du 30 juin au 9 juillet 2017. On a hâte de s’y retrouver !
- affiche festival de La Rochelle 2016
- Stanislas Bouvier
Galerie Photos
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