Le 19 décembre 2021
Le jeune interne en médecine Youri Jivago, idéaliste et poète, va voir sa vie bouleversée par la révolution d’Octobre. Adaptation épique, mais académique, du célèbre roman de Boris Pasternak, couronné par le prix Nobel de littérature 1958.
- Réalisateur : David Lean
- Acteurs : Rod Steiger, Julie Christie, Geraldine Chaplin, Omar Sharif , Alec Guinness, Klaus Kinski, Ralph Richardson, Adrienne Corri, Tom Courtenay, Rita Tushingham, Gérard Tichy, Geoffrey Keen, Bernard Kay, Jack MacGowran, Noel Willman
- Genre : Romance, Film de guerre, Drame historique
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 3h20mn
- Date télé : 26 février 2024 22:35
- Chaîne : TCM Cinéma
- Date de sortie : 7 décembre 1966
- Festival : Festival de Cannes 1966
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Résumé : En URSS, de visite sur un barrage électrique dans les années 50, le général Yevgraf Jivago (Alec Guinness) demande à rencontrer une employée : Tanya Komarova (Rita Tushingham). Il pense que celle-ci est la fille de son demi-frère aujourd’hui disparu, le docteur Youri Jivago (Omar Sharif). On découvre ce dernier en 1913, où jeune interne en médecine, il tombe sous le charme d’une jeune femme qu’il croise dans le tramway. Cette jeune femme qui ne l’a pas remarqué, c’est Larissa Antipova (Julie Christie), dite "Lara".
Critique : Après deux succès gigantesques couronnés l’un et l’autre de plusieurs Oscars, Le pont de la rivière Kwaï ("The Bridge on the Kwai River" 1957), puis Lawrence d’Arabie ("Lawrence of Arabia" 1962), David Lean s’attaquait à l’adaptation du prix Nobel de littérature 1958, écrit par le Soviétique Boris Pasternak, roman interdit dans son propre pays (sa publication y sera autorisée en 1985).
Ce contexte interdisait évidemment toute participation de l’URSS, aussi bien pour le financement, les lieux de tournage, que pour les équipes techniques ou encore la distribution.
Financé par le producteur italien Carlo Ponti pour les studios américains Metro Goldwyn Mayer, le film est donc réalisé par le Britannique David Lean, entouré d’acteurs de différentes nationalités, principalement britanniques aussi, ainsi qu’un compositeur de musique français (Maurice Jarre)...
Le tournage difficile se déroulera principalement en Espagne et un peu en Laponie. Le décorateur américain Dario Simoni va reconstituer plusieurs rues de Moscou près de Madrid, et y inventer un astucieux système à base de cire d’abeille pour donner l’impression que la datcha de Gromeko (Ralph Richardson) est figée dans la glace. David Lean remerciera en plein tournage le jeune chef opérateur Nicholas Roeg, qui mettait trop sa "patte", pour le remplacer par Frederick A. Young, lequel venait de collaborer avec lui dans Lawrence d’Arabie.
La distribution, pour partie, improbable sur le papier, s’avérera au contraire tout à fait payante, avec, en vedette, l’Egyptien Omar Sharif qui incarne un crédible Youri Jivago, au prix d’un lourd maquillage : front dégagé, mèche tombante, et pommettes rehaussées artificiellement. A noter que l’acteur, qui, trois ans avant était le shérif Ali Ibn El Kharish dans le Lawrence d’Arabie de Lean, avait demandé au cinéaste d’interpréter le personnage de Strelnikov. Le metteur en scène refusa pour lui proposer le rôle principal à sa plus grande stupéfaction. Strelnikov fut finalement joué par Tom Courtenay
On mentionnera également la Britannique Julie Christie, issue du du free cinema (tout comme Tom Courtenay), dont les yeux bleus sont sublimés par la lumière du film ; Geraldine Chaplin, fille du grand Charles Chaplin, et quasi débutante ; Alec Guinness (un habitué de Lean, Oscar 1958 du meilleur acteur pour Le pont de la rivière Kwaï) ; Ralph Richardson, autre digne représentant du théâtre et du cinéma anglais classiques ; et enfin Rod Steiger, le seul interprète américain du film qui joue un subtil rôle de faux méchant.
Maintenant, si le long métrage ne manque pas de qualités (décors, mise en scène magistrale, musique immédiatement reconnaissable, interprétation), il est aussi très académique, sûrement trop romantique, et parfois perlé d’ellipses mal venues, d’autant plus étonnantes dans une production qui excède trois heures. Mais son plus grand défaut est certainement d’avoir un esprit plus hollywoodien que slave.
Le général Franco n’apprécia guère d’apprendre que les figurants espagnols, engagés pour la reconstitution de la manifestation bolchévique, avaient entonné "L’Internationale" qu’ils semblaient, de plus, très bien connaître !
Le film ne sera diffusé en Russie qu’en 1994.
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