Le dernier de Peaux-Rouges – la critique du film + le test Blu-ray

(C) Columbia Pictures Corporation

Notre avis : On pourrait commencer par évoquer les problèmes (bien réels) du film : manque de moyens, fadeur des interprètes, simplifications à la hache du roman de Fenimore Cooper (et Patrick Brion a cent fois raison de souligner la supériorité des versions de Tourneur et de Mann). Mais il a une qualité essentielle, propre à beaucoup de séries B et qui fait qu’elles ont souvent mieux vieilli que des productions de prestige : l’énergie. George Sherman, qui n’en était pas à son galop d’essai (sa filmographie est impressionnante, plusieurs films par an depuis ses débuts en 1938), transforme son scénario étique en une gigantesque poursuite, pleine de rebondissements. À pied, à cheval, à la nage ou en canoë, la petite troupe menée par Œil de Faucon et Uncas, le fameux dernier des Mohicans, brave avec une bonne humeur naïve les assauts de Iroquois, que le fourbe Magua conduit. Cela ne va pas sans invraisemblances, mais on ne s’ennuie jamais, et c’est sans doute la seule prétention de ce court western. Mais quand la cavalerie arrive, le film s’interrompt, presque abruptement : nul besoin d’épilogue.
Encore une fois, personne ne peut dire qu’on tient avec Le dernier des Peaux-Rouges un chef-d’œuvre ignoré. Ses manques criants et en particulier l’absence de charisme des acteurs (surtout masculins, inexpressifs et banals) le condamnent d’emblée. Pourtant on ne peut s’empêcher de trouver un charme amusé à cette intrigue manichéenne, efficace en diable, menée tambour battant. Si l’on ajoute que Sherman a le sens du rythme (son utilisation du montage alterné dans la dernière partie), qu’il magnifie les paysages et qu’il soigne ses compositions, surtout quand il cadre les Indiens (certains plans sont admirables : une ombre menaçante, un groupe en contre-plongée), on comprendra que les amateurs de westerns et de série B ne sauraient se priver de cette trépidante aventure, bien représentative d’une époque révolue.
NB : Les féministes se remettront difficilement d’une discussion sur la meilleure manière de "mater" une femme ...

(c) Columbia Pictures Corporation - éditeur vidéo : Sidonis

Les suppléments :
Pas grand-chose : une galerie d’affiches internationales (1mn) et un entretien avec Patrick Brion, très court (6mn), qui apporte quelques précisions bienvenues.

L’image :
Le moins qu’on puisse dire est qu’elle est inégale : des plans impeccables succèdent à d’autres flous ou aux couleurs baveuses. Il faut dire que le procédé Cinécolor n’a pas la tenue du Technicolor, ce qui n’arrange rien. Mais l’absence de parasites est à souligner et, au total, le confort visuel satisfaisant.

Le son :
Pas de souffle, pas de scories : la seule piste DTS-HD Master Audio 2.0 fait preuve d’un beau dynamisme. Pas de VF.

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