Le 12 février 2021
Une épopée d’après-guerre doucereuse et romantique où il est question de littérature, de trahison, de jolies filles, et d’amours (presque) sulfureuses, dans un décor maritime volontairement surchargé, à la limite du surfait.
- Réalisateur : Mike Newell
- Acteurs : Matthew Goode, Michiel Huisman, Tom Courtenay, Katherine Parkinson, Glen Powell, Lily James, Penelope Wilton, Jessica Brown Findlay
- Genre : Drame
- Nationalité : Britannique
- Distributeur : Universal - StudioCanal
- Durée : 2h03mn
- Date télé : 30 septembre 2023 21:00
- Chaîne : OCS Max
- Titre original : The Guernsey Literary And Potato Peel Pie Society
- Date de sortie : 13 juin 2018
Résumé : Londres, 1946. Juliet Ashton, une jeune écrivaine en manque d’inspiration reçoit une lettre d’un mystérieux membre du Club de Littérature de Guernesey créé durant l’Occupation. Curieuse d’en savoir plus, Juliet décide de se rendre sur l’île et rencontre alors les excentriques membres du Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates dont Dawsey, le charmant et intriguant fermier à l’origine de la lettre. Leurs confidences, son attachement à l’île et à ses habitants ou encore son affection pour Dawsey changeront à jamais le cours de sa vie.
Critique : Le film s’ouvre sur un ciel magnifique, rempli d’étoiles, peint à la façon d’un plafond de théâtre, et la caméra accompagne lentement des ombres chinoises qui dévalent un bout de chemin côtier. Soudain, au milieu de la forêt, d’affreux nazis barrent la route à la bande de rêveurs gourmands, et c’est le début du mystère du Cercle Littéraire des amateurs d’épluchures de patates et de la tourte de Guernesey. L’image d’ailleurs s’agite brutalement, devant la cruauté des soldats allemands qui soupçonnent derrière ce drôle de regroupement, quelque tentative de résistance à l’occupant germanique. Nous voilà prévenus. Le nouveau film de Mike Newell, peu connu pour la sobriété et le dépouillement, adopte le parti pris d’une stylisation excessive, au service d’une histoire tout autant romantique que sirupeuse.
Pourtant, nous sommes en 1946. L’Europe et particulièrement Londres, devraient être démolies par les ravages de la guerre. Au contraire, les premières séquences présentent notre écrivaine de charme, Juliet Ashton, certes en panne d’inspiration, mais particulièrement élégante, dans une Angleterre richissime où on ne manque de rien. On croise parfois quelques éboulis d’immeubles, voire même un balcon où la pauvresse manque de tomber en rattrapant un objet fétiche de son père. Mais, manifestement, la guerre semble très loin, tant les gens sont apprêtés, remplis de gaieté et d’espoir. Le jeune femme n’est plus inspirée, jusqu’au jour où une étrange lettre de Guernesey l’invite à envoyer un livre au mystérieux cercle. Elle se rend sur la superbe île et entame une sorte d’enquête à la recherche d’une femme courageuse, disparue pendant les années d’occupation.
Notre héroïne aurait dû choisir un défilé de mode. En effet, elle change de robe à presque chaque séquence. Elle est surtout superbement maquillée et coiffée, même en plein réveil, comme si elle passait sa vie à se faire pomponner. Mais ses toilettes apprêtées se fondent heureusement fort bien aux décors pittoresques de l’île. Chaque intérieur de maison est un petit musée à lui tout seul où les accessoiristes ont eu à cœur de donner au bazar des airs de propreté et de luxe. Le spectateur se croirait alors invité à visiter des magasins de meubles où la paille et les végétaux qui pendent aux murs ressemblent à des pièces de collection du siècle passé. Même la boue où jouent des cochonnets semble issue d’un magasin de prêt-à-porter. Les paysans sont des princes cultivés, au brushing impeccable, les petites filles orphelines s’épanouissent dans la verdure, et la bonté gagne les aubergistes les plus acariâtres. Véritablement, à vouloir faire du beau, le réalisateur se perd dans des fautes de goût dont on ne parvient jamais à sortir. Le jeu des lumières à l’intérieur des maisons qui accroît une image aux couleurs vives en est particulièrement l’illustration. Le film devient alors un mélange incertain de Harry Potter, La Marquise des Anges et Cendrillon au pays de Guernesey.
Le spectateur frôle l’indigestion devant ces deux heures de dialogues, pleurnicheries, et images bucoliques à souhait de campagnes et de mers. Il est souvent difficile de ne pas succomber à des rires, alors que le projet du réalisateur est bien d’entraîner ses spectateurs dans un torrent de mélancolie et de poésie. Vraiment, ce Cercle de Guernesey qui ressemble à un roman de gare à succès, dégouline de moyens, là où peut-être un peu plus de retenue et de pudeur aurait été utile à la narration.
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Lladhrana 30 mars 2022
Le Cercle littéraire de Guernesey - la critique du film
bonjour
et bien moi je ne suis pas d’accord avec ces critiques
l’idée d’un cercle littéraire dans la tourmente de la guerre , ça fait du bien
les clichés , la pauvreté , la richesse , l’amour de la lecture et l’amour tout court sont bien présents et cela fait du bien dans ces temps incertains