Lady Whisky - La chronique BD

Helen Arthur était une icône de la dégustation de whisky dans le monde. Lorsqu’elle quitte les vivants pour rejoindre la terre et la tourbe, Joël Alessandra, marié à sa nièce, se lance dans la quête désespérée de trouver le whisky parfait pour achever la marque de la défunte. Son carnet et ses aquarelles en main, il sillonne la célèbre île d’Islay en Écosse, ne connaissant rien aux arômes ou aux techniques, guidé par son instinct et sa soif de connaissance. Lady Whisky est ainsi moins une biographie qu’un bel hommage , puisque le personnage central qui donne son nom à l’ouvrage brille par son absence, par son ombre et sa légende. En fait, ce serait même un petit guide de la dégustation (mais aussi de la production) des plus grands whiskies, qui est décrit ici. Car même pour un profane, les différentes saveurs, connotations et aussi les histoires qui entourent ce breuvage donnent inéluctablement très envie de s’ouvrir à ce monde. Les dialogues, que l’on imagine évidemment bien plus développés dans la réalité, rendent parfaitement de l’engouement et de la difficulté de l’initiation.

© Casterman

Au cœur des terres des clans et des meilleurs distillateurs, les pages ne cessent de rendre des lieux qui paraissent mythiques, mais aussi des gens qui existent et des techniques ancestrales, avec une beauté authentique et un cachet inédit. La majeure partie du récit se situant sur l’île écossaise, la mer et la côte ont la part belle, avec des dégradés de bleu, le vert et le noir de la terre, sans oublier le brun et l’orange de l’alcool, comme s’il se dégageait une curieuse sensation de bien-être en lisant, ou plutôt en contemplant les pages. On retient peu les noms des personnages, car l’essentiel est ailleurs. Les villages et leurs anecdotes marquent cependant, comme les pages façon fresque médiévale, donnant une belle partition, qui aurait à n’en pas douter plu à la fameuse Lady Whisky.

© Casterman

Curieux d’apprendre des choses sur le whisky ? Ce livre est fait pour vous. Déjà connaisseur  ? Vous adorerez d’autant plus. Fresque d’aquarelles de la terre écossaise, le whisky est presque un prétexte, une toile de fond, tout comme la fameuse Helen Arthur, qui prouve que ce qui compte, ce n’est pas le but, mais le voyage.