Le 31 octobre 2021
Un joueur de football réputé, qui connaît de premiers soucis de santé, le cache à son épouse. Un Jacques Tourneur qui s’essaie au drame sentimental : intéressant mais inégal.


- Réalisateur : Jacques Tourneur
- Acteurs : Victor Mature, Lucille Ball, Lizabeth Scott, Sonny Tufts, Lloyd Nolan
- Genre : Drame, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Éditions Montparnasse
- Durée : 1h17mn
- Titre original : Easy Leaving

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– Année de production : 1949
Résumé : A New-York Pete Wilson (Victor Mature), footballeur professionnel renommé se rend chez son collègue et ami Tim "Pappy" McCarr (Sonny Tufts) et Penny, sa jeune épouse enceinte (Jeff Donnell) pour partager le petit déjeuner. Les deux hommes se rendent ensuite au stade pour l’entraînement. A plusieurs reprises, Pete a des étourdissements.
Critique : Le sympathique Pete avait jusqu’à maintenant la vie facile. Seulement, il devient un peu âgé pour son activité, et va apprendre par le médecin de l’équipe qu’il a une maladie de cœur, et qu’il devra très rapidement renoncer au sport. Il est marié à Liza (Lizabeth Scott), ambitieuse et égoïste, qui ne supporte pas ce qu’elle nomme les perdants. Se voulant décoratrice d’intérieur, elle multiplie les mondanités pour se trouver de potentiels clients, qui visiblement ne sont pas convaincus de son talent. Chaque soir, elle va traîner son mari dans des soirées chics dont il se passerait bien. Pete va donc passer des examens médicaux et chercher à se reconvertir en entraîneur, sans en parler à Liza.
Ce film sec et ramassé reste tout de même un peu maladroit. Le cinéaste est visiblement moins à l’aise avec le drame sentimental qu’avec l’épouvante ou le policier. Si l’intrigue sur les déboires du couple est parfois confuse, le récit montre avec un certain réalisme l’industrie du sport dans les années 1940. Les sportifs, s’ils peuvent prétendre à un statut de star, sont pourtant interchangeables et remerciés sans ménagement dès que leurs résultats ne correspondent plus aux objectifs des dirigeants. A ce titre, la scène où Buddy (Richard Erdman) est licencié du jour au lendemain en raison de son âge est représentative : il fait son paquetage dans la quasi-indifférence générale en expliquant qu’il ne lui reste plus qu’à retourner travailler dans le bar familial où il pourra toujours exposé son maillot rappelant le bon vieux temps.
Si l’interprétation de Lizabeth Scott, dont les studios ont voulu faire la concurrente de Lauren Bacall, est un peu faible dans ce rôle de garce fatale, on peut souligner la qualité de celle des deux autres interprètes principaux : Lucille Ball et sa gouaille en secrétaire du dirigeant de l’équipe, et Victor Mature, inquiet et finalement fragile malgré sa stature imposante.