Le 27 février 2020
- Auteur : Patrick Chesnais
- Editeur : L’Archipel
- Genre : Autobiographie
- Nationalité : France
- Titre original : La vie est belle, je me tue à vous le dire !
- Date de sortie : 23 janvier 2020
L'a lu
Veut le lire
Résumé : La vie est belle, je me tue à vous le dire ! est le deuxième ouvrage autobiographique, paru chez l’Archipel, le 23 janvier 2020, que l’acteur Patrick Chesnais consacre à la mort accidentelle de son fils Ferdinand, survenue dans la nuit du vendredi 13 octobre 2006. Cet événement le marque encore, même presque quatorze années après. Mais Patrick Chesnais a su rebondir ("The show must go on" comme il l’a écrit) et le livre, qu’il nous propose, est aussi un véritable kaléidoscope de sa vie d’artiste, et aussi d’homme tout simplement. Patrick Chesnais est, en cela, exemplaire. Son écriture est simple et limpide.
Notre avis : Lors d’un funeste mois d’octobre 2006, au milieu de la nuit, Patrick Chesnais, acteur, réalisateur, et scénariste français, aujourd’hui âgé de 72 ans, est confronté à un drame, dont on ne se relève jamais totalement : celui de la perte brutale de son fils Ferdinand, âgé de seulement vingt ans, qui concrétisait le rêve de suivre les traces professionnelles de son père. C’est un accident de voiture sur le périphérique parisien, pris à contresens par le chauffeur en état d’ivresse (deux grammes d’alcool dans le sang) qui coûte la vie à son fils. Ironie du sort, le drame, qui aurait pu être évité, qui aurait dû être évité, a lieu après une représentation de Soleil noir, la pièce dans laquelle Ferdinand joue alors tous les soirs. Près de quatorze années plus tard, Patrick Chesnais, immensément populaire, avec sa moustache célèbre et distinctive, revient sur cette tragédie, avec un témoignage poignant, où il se livre corps et âme, attestant que son travail de deuil n’est pas terminé. Le livre porte un titre fantaisiste, qui repose sur un joli jeu de mots, comme pour exorciser la douleur, en la mettant à distance, avec la meilleure arme qui soit, l’humour. En effet, Patrick Chesnais reprend partiellement une phrase ad hoc d’un poème de Jacques Prévert : La vie est belle, je me tue à vous le dire !
Il y a un sentiment de culpabilité qui s’impose immédiatement, mais qui s’installe aussi dans le temps. Il est extrêmement difficile de s’en affranchir, mais Patrick Chesnais semble plus apaisé, au fil des années. Il demeure d’une fidélité extrême, pour ce qui est du recueillement, là où repose son fils défunt, qu’il appelait affectueusement "Birdy" : "La tombe est chargée, sauvage, habitée. J’y dépose toutes les semaines -plutôt le dimanche- depuis cent quarante mois un bouquet ou une plante, et, tous les 13 du mois, jour de ton départ", écrit Patrick Chesnais, avec le regard attendrissant d’un père, laissant parfois un message à Ferdinand qui ne lui répondra jamais, s’adressant parfois à Ferdinand qui ne lui donnera jamais la réplique. Patrick Chesnais s’est promis d’être plus vigilant et protecteur envers son cercle le plus intime. Il pense notamment à son autre fils, Victor. Nous tenons à souligner que l’association Ferdinand, avec comme objectif ciblé de sensibiliser sur les dangers imputables à l’alcool au volant chez les jeunes, a été fondée en avril 2007. Patrick Chesnais a lui-même tourné "quelques clips", s’est rendu compte, avec bonheur, de la "solidarité corporative" de tout le milieu du cinéma, particulièrement celle de Guillaume Canet, éclaireur de cette cause louable.
La vie est belle, je me tue à vous le dire ! fait écho à son premier témoignage, Il est où Ferdinand ?, paru il y a douze ans. On y retrouve un Partick Chesnais, qui ne se focalise pas uniquement sur sa résilience, à savoir la capacité de renaître de sa souffrance. Il se livre également à travers à des confidences, oscillant entre le sérieux et l’incongruité, concernant tout ce que son immense carrière a pu lui apporter. Parmi les nombreux prix remportés par Patrick Chesnais, figurent un César du meilleur acteur dans un second rôle pour La Lectrice (1989) et un Molière du comédien pour Cochons d’Inde (2009). Après plus de quatre-vingt dix films pour le cinéma, beaucoup pour la télévision et presque autant de pièces de théâtre, il est considéré, à juste titre, comme un des meilleurs acteurs français. La vie est belle, je me tue à vous le dire ! est une invitation à découvrir le regard protéiforme que l’auteur porte sur des événements marquants de sa vie, sous forme de chapitres courts. Il évoque des amitiés fortes avec des personnalités, comme l’écrivain Milan Kundera, des lieux l’ayant marqué dans sa jeunesse, comme le Conservatoire, notre mémoire collective, comme les attentats de novembre 2015 (il était alors au Stade de France avec son fils Victor, qu’il a su rassurer, avec calme et pédagogie).
Editions de l’Archipel
352 pages - 20 euros
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.