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Le 11 juin 2010
Un film choral agréable mais un peu sage, dans la mouvance des Bacri-Jaoui. Une certaine réussite "à la française", enrichie par ses interprètes.


- Réalisateur : Sam Karmann
- Acteurs : André Dussollier, François Cluzet , Karin Viard, Brigitte Catillon
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 12 septembre 2007

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– Durée : 1h35mn
Un film choral agréable mais un peu sage, dans la mouvance des Bacri-Jaoui. Une certaine réussite "à la française", enrichie par ses interprètes.
L’argument : Anne est mariée à Thomas, qui a un faible pour Caroline, la jeune femme de Marc, l’ex-mari d’Anne, elle-même sensible au charme de Vincent, terriblement jalousé par Lucas. Quant à Rose-Marie, elle sait que lorsque le désir sonne, c’est souvent le mensonge qui ouvre la porte. Alors, la vérité dans tout ça. C’est qu’on peut aimer pour toujours, mais pas tout le temps, c’est ça la vérité... Ou presque.
Notre avis : Les humains et le mensonge. Voilà le vaste sujet que choisit de traiter Sam Karmann dans cette comédie dramatique chorale. Soit une poignée de personnages confrontés à leurs désirs et contradictions, ce qui les conduits à opérer quelques compromis avec la réalité. Tous entretiennent un rapport différent avec elle : mensonge permanent pour Marc (personnage drôlissime, parfaitement incarné par un Cluzet déchaîné), occasionnel pour Anne (Karin Viard, accorte et exploitant au mieux sa très large palette), rarissime chez Vincent qui sait depuis longtemps qu’il a tout à gagner à jouer franc jeu (André Dussollier, admirable de discrète élégance). Encadré par des personnages secondaires très convaincants (Brigitte Catillon, Liliane Rovère...), le trio fonctionne admirablement.
On est là dans une comédie morale "à la française", à rapprocher de la mouvance Bacri-Jaoui (c’est d’ailleurs à cette dernière que Stephen McCauley a adressé son roman éponyme ; Karmann a repris le projet). Soit un univers relativement balisé, sans grande surprise (scénario et mise en scène soignés, dialogues brillants, psychologie crédible, image léchée), regard à la fois tendre et vachard sur les médiocrités d’une humanité en proie à ses contradictions. On saura gré à Karmann de porter sur ses personnages un regard plutôt bienveillant, mais dénué d’illusions et de mièvrerie. L’emporte cependant au final une légère déception devant le manque de prise de risque, tout étant un rien trop bien calibré. Soit une comédie confortable qui se garde bien de révolutionner le genre mais qui tour à tour drôle et émouvante, permet de passer un bon moment en (un peu trop) bonne compagnie. Un peu comme une comparaison entre cuisine bourgeoise et nouvelle cuisine : plutôt roboratif, mais pas désagréable de temps à autre.