Le 7 mars 2019
Une comédie navrante qui souhaitait sans doute profiter du succès des Frères Jacques.
- Réalisateur : Marcello Pagliero
- Acteurs : Louis de Funès, Jean-Roger Caussimon, Françoise Arnoul, Yves Robert, Yves Deniaud, Les Frères Jacques
- Genre : Comédie, Noir et blanc
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : René Chateau vidéo
- Durée : 1h35mn
- Box-office : 557 371 entrées France / 196 432 entrées P.P.
- Date de sortie : 7 février 1951
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Résumé : Les Frères Jacques, qui doivent chanter à la Rose rouge, se décommandent au dernier moment, ce qui oblige le personnel à improviser un spectacle.
Notre avis : Comme cela arrivait régulièrement depuis les années 30 pour Henri Garat, Pills et Tabet, Piaf ou Charles Trenet, le cinéma français offrait aux Frères Jacques en 1951 une occasion sans lendemain d’inscrire des chansons dans une intrigue prétexte. Parler d’intrigue est d’ailleurs excessif puisque La Rose rouge, nom d’un cabaret où se passe l’essentiel de l’action, raconte un spectacle et ses coulisses ; tout ici est approximatif, des acteurs au scénario en passant par la mise en scène. Mais dans un surprenant moment de lucidité, un comédien s’échappe du film et cherche en vain le réalisateur et le scénariste, qui boivent au café d’en face ; il leur reproche l’absence de gags et l’incohérence de l’ensemble… et c’est fort bien vu.
On ignore comment les spectateurs de 1951 ont perçu cette œuvrette anémique, mais on a du mal aujourd’hui à même sourire devant ce déluge de gesticulations et de plaisanteries éculées ; c’est d’autant plus triste que des acteurs aussi sympathiques qu’Yves Robert ou Yves Deniaud, aussi rares que Jean-Roger Caussimon (par ailleurs parolier de grand talent) cabotinent à outrance. Quant au pauvre de Funès, en plongeur poète irascible, il a droit à deux minutes de colère avec accent, ce qui est consternant.
Si on est très bien luné, on peut imaginer que le film se veut une farce à tendance surréaliste, avec des incongruités permanentes, dont quatre généraux « mexicains » aphones (mais pourquoi ?) ; encore faut-il pouvoir extraire de cette soupe indigeste mais courte une intention, une volonté ; rien de tout cela ; l’impression dominante est celle d’une improvisation ratée plutôt que d’un dessein caché.
S’il en reste, les amateurs des Frères Jacques se régaleront de trois chansons ; les curieux salueront la présence charmante de Françoise Arnoul ; les autres seront simplement atterrés.
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