Un rêve éveillé
Le 3 avril 2018
Trois superbes courts-métrages d’animation tout en douceur et en drôlerie. Trois chefs-d’œuvre de cinéma.


- Réalisateurs : Hermina Tyrlova - Bretislav Pojar
- Genre : Animation
- Nationalité : Tchèque
- Distributeur : Malavida Films
- Durée : 0h33mn
- Date de sortie : 4 avril 2018

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Notre avis : Qui a dit que l’animation et la prise de vue réelle ne pouvaient pas cohabiter ? Les nombreux blockbusters jouant d’images de synthèse pour créer des univers fantastiques ont prouvé le contraire. Mais avant tout cela ? Avant le numérique ? Avant les écrans verts ? Avant les ordinateurs ? Il y avait l’artisanat de l’image-par-image qui donnait vie à des personnages merveilleux qui d’ordinaire n’existent que dans l’imagination. Et c’est de cela qu’ont joué Hermina Tyrlova et Bretislav Pojar dans ces trois courts-métrages autour des jouets.
- Copyright Malavida
Le premier, La berceuse, narre l’histoire d’un petit bonhomme jouant les trouble-fêtes dans la chambre d’un bébé afin de l’aider à s’endormir. On retrouve là l’art de la pixilation, technique d’animation renvoyant aux chefs-d’œuvre de maîtres tels Norman McLaren et Ladislas Starewitch. C’est pour cela que nous, spectateurs du XXIème siècle, allons voir ce genre de films : pour nous émerveiller devant la minutie de cette animation en volume.
Le second, La rencontre de minuit, narre la rivalité de deux trains. Fasciné par la technologie du train électrique, le chef de gare délaisse peu à peu le train à vapeur. Ces jouets qui prennent vie sous nos yeux narrent une histoire simple, en couleur, véritable éloge de l’imagination enfantine.
- Copyright Malavida
Enfin, le programme prend une dimension plus politique avec le court-métrage La révolte des jouets, dans lequel un officier nazi, furieux de ne pas être parvenu à intercepter le fabricant de jouets qu’il venait arrêter, décide de se venger sur les jouets eux-mêmes… qui décident de se battre. Ici, les actions et gags foisonnant démontrent tout le génie technique, le savoir-faire, le perfectionnisme et la précision du travail de Hermina Tyrlova, prouvant également que si la réalité est parfois sombre, le rêve et le merveilleux constituent une superbe échappatoire, une arme non violente capable de venir à bout des situations les plus désespérées.
C’est donc une demi-heure de poésie, d’évasion et aussi de cinéma et d’Histoire du cinéma que nous proposent les deux réalisateurs tchèques. Que demander de plus ?