Le 31 mai 2016
- Scénariste : GALANDON, Laurent >
- Dessinateur : Frédéric Blier
- Coloriste : Sébastien Bouet
- Genre : Drame
- Editeur : Grand Angle
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 1er avril 2016
- Durée : 1
La Parole du Muet nous ramène dans le monde du cinéma de l’entre deux guerres...
Résumé :
Célestin est un jeune clerc de notaire, colosse empoté et dépourvu de toute méchanceté. Il travaille dans le cabinet familial mais ses parents en ont assez de ses bêtises. Déçu du manque d’amour des siens, Célestin quitte sa ville de province pour monter à la capitale tenter de réaliser son rêve. Les choses commencent bien pour le jeune homme puisqu’il retrouve par hasard Anatole, un vieil ami. De fil en aiguille, Célestin va tout faire pour se rapprocher de son objectif : écrire et réaliser des films. Mais il déchante vite devant la dureté du milieu. Néanmoins, Célestin s’accroche car une rencontre fortuite va peut-être rendre possible l’impossible...
Notre avis :
La Parole du Muet nous réserve peu de surprises. Les différentes étapes que franchit Célestin dans l’accomplissement de son rêve nous sont assez habituelles pour les avoir déjà rencontrées dans d’autres œuvres de quêtes. Les surprises n’en sont pas vraiment. Néanmoins, on s’attache très vite à Célestin, pour une raison très forte, ce héros n’a pas la carrure du jeune premier ! Et cet inconvénient devient un avantage et même une force au fur et à mesure de l’histoire.
Si d’autres « laissés-pour-compte » se rallient à lui, c’est aussi en partie car il a cette allure balourde et bon enfant, car il sent l’honnêteté et la générosité. La grande originalité de cette histoire réside donc dans son personnage central plus que dans son déroulement.
Même si la narration est assez rapide dans ce premier tome, paradoxalement, on s’attache aussi assez vite à la jeune première et à ses blessures. Je ne parle pas de la grande actrice qui traverse l’histoire mais bien de l’effeuilleuse.
Il ressort donc que le titre de ce premier tome « Le géant et l’effeuilleuse » est particulièrement bien choisi, malgré sa simplicité apparente.
Le fait est que dans ce recueil, on ne s’inquiète pas trop pour Célestin. Les obstacles tombent devant la force de volonté de ce gros costaud et on attend le second tome de ce diptyque pour voir comment l’histoire finira. Car, après tout, nous ne sommes pas à l’abri d’un retournement de situation !
Ce premier tome se finit par un cahier très instructif de huit pages sur la naissance du cinéma et l’histoire des frères Lumière. Un texte pédagogique mis en valeur par de belles photos d’époques et par des dessins extraits de la BD.
La dernière page du cahier ressemble un peu à une annonce publicitaire pour l’institut Lumière de Lyon. Mais après tout, qui n’a jamais eu envie de visiter un musée consacrée à l’histoire du cinéma ! Maintenant, vous savez où aller.
Laurent Galandon a su créer des personnages attachants et Frédéric Blier a eu la difficile tâche de leur donner vie. Il s’en est bien sorti. Ces personnages réalistes ont une densité, une présence, une chair. Les décors sont semi-réalistes. Allégés de détails, seul leur essence est présente dans des enchaînements de clair-obscur, qu’il s’agisse de l’Alcatraz, le cinéma où Célestin retrouve Anatole ou des studios où il trouvera un travail.
La ville est bien présente dans quelques beaux plans d’ensemble mais là aussi, sans pousser trop loin le réalisme. Cette histoire toute en tendresse et en amour évolue dans une ambiance relevant des codes du film noir. Des atmosphères sombres, grises, avec quelques percées de ciel bleu. Cette lourdeur pèse plus sur nous que sur les personnages, ne semblant pas avoir de prise sur leur moral. Mais lors d’événements tristes, elle renforce d’autant plus les émotions des protagonistes.
Les couleurs vont dans le sens de cette chape, des teintes grises, ocres, beiges, même l’orange des éclairages tirent parfois vers des jaunes inquiétants.
Si Célestin se bat pour son rêve, le monde lui-même ne semble pas prêt à le laisser avancer en toute quiétude.
La composition repose sur des planches de deux à quatre bandes de une à quatre cases. Des cases spacieuses qui laissent au dessin un espace important permettant une lecture toujours claire.
Le cadrage sait mettre en avant un regard, une expression, ou prendre un peu de recul pour laisser couler une larme sur un visage.
La Parole du Muet, avec ce premier tome, nous expose un diptyque doté d’un scénario initiatique sans prétention mais aux personnages originaux et attachants, un récit avec des graphismes marqués de la patte du polar.
Feuilletez les premières pages de la BD en cliquant sur l’image ci-dessous :
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56 pages - 13,90€
ISBN : 978-2-8189-3294-0
Galerie photos
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