La mort de Staline - Armando Iannucci - critique

Critique : À l’origine, il y a cette satire politique française de Thierry Robin et Fabien Nury, parue en 2010 en bande dessinée. L’esprit déchaîné et absurde se retrouve à la base de cette adaptation se situant à un moment de l’Histoire, qui pourtant ne prête guère à rire. Le récit commence en effet par la mort du dirigeant soviétique, et de la réaction de son entourage totalement démuni face à cet événement, qui n’avait pas du tout été préparé. On va suivre les gesticulations d’une clique de personnages aussi grotesques qu’inquiétants, qui va devoir gérer d’un côté les funérailles de l’homme d’État incluant la communication auprès de la population, et de l’autre le devoir de désigner en son sein qui va prendre la suite.

© 2017 Gaumont, Splendido : Quad Cinéma ; Yume ; Quad Films. Tous droits réservés.

Après une ouverture prometteuse autour du concert rejoué pour ne pas contrarier le grand chef, le film va constamment hésiter entre la farce outrancière, n’hésitant pas à parfois flirter avec le scabreux version potache au début, et le glissement progressif vers le drame historique documenté et glaçant, montrant une violence qui ne prête pas à se moquer.
Ce mélange des genres ne profite malheureusement ni à l’un, ni à l’autre et laisse ainsi le spectateur un peu gêné de rire à ce moment historique qu’on lui montre, orchestré par une bande de pieds nickelés, certes avides de pouvoir, mais aussi stupides que cruels.

Malgré la distribution prestigieuse, on assiste à un jeu d’acteurs trop systématiquement mécanique et survitaminé qui les transforme trop souvent en pantins caricaturaux.
Hormis quelques gags réussis, le long métrage rate en grande partie sa cible satirique : n’est pas Monty Python qui veut !