Le 27 janvier 2020
Le meurtre d’une jeune femme dans le monde feutré de la bourgeoisie genevoise. L’adaptation d’un roman de Georges Simenon est handicapé par une réalisation sage, malgré les dialogues de Jean Anouilh.


- Réalisateur : Édouard Molinaro
- Acteurs : Jean Desailly, Alexandra Stewart, Jacques Monod, Van Doude, Yvette Étievant, Marc Cassot, Lucien Hubert, Monique Mélinand, Maurice Teynac, Yves Robert, Jacques Hilling, Gabriel Gobin
- Genre : Drame, Noir et blanc, Policier
- Nationalité : Français
- Distributeur : Lux Compagnie Cinématographique de France
- Date télé : 2 mars 2024 22:24
- Chaîne : Ciné+ Classic
- Date de sortie : 3 mars 1961

L'a vu
Veut le voir
Résumé : Dans son pavillon de la banlieue de Genève, Stéphane Blanchon (Jean Desailly), professeur de français au Collège international de Genève, passe sa soirée seul, d’abord en corrigeant ses copies, puis en bricolant autour d’un tour à bois. Sa femme Christine (Monique Mélinand) partie en ville pour un bridge entre amis, l’appelle pour le convaincre de venir la rejoindre, il refuse. La jeune Belle (Alexandra Stewart), une américaine, fille d’une amie de Christine, qui vit chez eux pendant ses études, est ramenée par un petit ami qui la laisse devant la maison. Elle vient souhaiter une bonne nuit à Stéphane qui ne l’entend pas à cause du moteur du tour. Le lendemain, il part à l’école comme d’habitude. À peine arrivé au collège, il est appelé par son épouse : Belle a été retrouvée morte, étranglée dans sa chambre.
Critique : Le film est l’adaptation d’un roman de Georges Simenon dont on retrouve bien l’univers : un monde feutré de bourgeois, les secrets derrière les fenêtres, le qu’en-dira-t-on, les frustrations enfouies... Scénarisé et dialogué par le dramaturge Jean Anouilh, le film suit pas à pas le personnage de Stéphane Blenchon dont on entend les pensées. Chacun le suspecte, mais personne ne le dit clairement. Tout passe par les regards lourds portés sur lui, qu’il s’agisse de sa femme, la mère de Belle (Louisa Colpeyn) qui arrive des États-Unis, du juge d’instruction (Jacques Monod), du commissaire de police (Marc Cassot).
Édouard Molinaro était alors au début de sa carrière, faite de films policiers dont La mort de Belle est l’un des plus marquants. Il se tournera ensuite principalement vers des comédies populaires comme Oscar (1967) avec Louis de Funès, L’emmerdeur (1973) avec Jacques Brel et Lino Ventura ou encore La cage aux folles (1978) avec Michel Serrault et Ugo Tognazzi. En 1974, il tournera un étonnant film au double scénario (tiré d’un roman de Paul Guimard), partant d’un acte primordial réalisé... ou pas : L’ironie du sort avec Pierre Clémenti et Jacques Spiesser.
Si la mise en scène tout à fait honorable, est somme toute classique, on peut souligner la qualité de l’interprétation et la galerie d’acteurs proposée : outre ceux que l’on a cités plus haut, on peut aussi croiser Yves Robert, Gabriel Gobin, Sady Rebbot, Jacques Préboist (le frère de Paul) ou encore Pierre Vaneck, dans le rôle muet d’un employé de la morgue !